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Bataille de la Sambre - César - 57 av JC

               

Bataille chez les Nerviens

Il n'en est pas de même dans les cantons de l'Est : là le sentiment national se montre plus énergique. Les Viromandues (Saint Quentin), les Atrébates (Arras), les Aduatuques germaniques (Namur) et surtout les Nerviens (Hainaut), ceux-ci avec leur nombreuse clientèle presque aussi puissants que les Suessions et les Bellovaques, bien supérieurs à eux par la bravoure et l'exaltation du patriotisme concluent entre eux une seconde et plus étroite alliance et rassemblent leur armée sur la Haute-Sambre. Ces derniers arrivent sur la Sambre, non loin de Bavay : là, les légions dressent le camp sur l'escarpement de la rive gauche, pendant que la cavalerie et l'infanterie légère se lancent en éclaireurs sur les revers opposés. 

Tout à coup les masses ennemies se précipitent sur elles des hauteurs et les rejettent dans la vallée. En un moment, elles arrivent comme la foudre sur l'autre plateau. A peine si les légions ont le temps de quitter la pioche pour l'épée : les soldats, tête nue pour la plupart, combattent là où ils se trouvent, sans ordre, sans plan, sans commandement qui les guide : devant cette attaque soudaine, sur ce terrain sillonné de haies, les divers corps n'ont plus ni liaison ni soutien. A la place d'une bataille, il se livre une multitude de combats isolés. Labienus, à l'aile gauche repousse les Atrébates. Au centre, les Viromandues sont également rejetés en bas de la pente. Mais à l'aile droite où César se tient en personne, les Nerviens arrivent en forces supérieurs et débordent aisément les romains : la division du centre, emportée par son succès leur a d'ailleurs laissé la place libre derrière elle et ils pénètrent dans le camp a demi-construit : les deux légions du proconsul, ramassées sur elles-mêmes en une masse confuse, attaquées par devant et sur leurs deux flancs, privées déjà de leurs plus braves soldats et de leurs meilleurs officiers risquent d'être enfoncées et taillées en pièces.

Déjà on voit fuir de tous les côtés les hommes du train et les alliés Gaulois : des corps entiers de cavalerie celtique, celui des Trévires par exemple, se sauvent à bride abattue et quittant le champ du combat, s'en vont répandre la nouvelle, agréable chez eux, de la défaite du proconsul. L'instant est critique. C'est alors que César saisit un bouclier et combat au premier rang : son exemple, sa voix toute puissante encore, ramène les plus hésitants qui font tête à l'ennemi. Bientôt ils se sont fait place : bientôt les deux légions se sont réunies et s'entraident : enfin les secours arrivent et du plateau supérieur où parait l'arrière garde romaine qui marche avec les bagages et de l'autre rive où Labienus qui a poussé jusqu'au camp des Belges et s'en est rendu maître, voyant enfin en quel péril se trouve l'aile droite, renvoie sans tarder la dixième légion à son général. 

La chance tourne : les Nerviens luttent avec la même bravoure que tout à l'heure quand ils se croyaient vainqueurs : debout sur les cadavres amoncelés de leurs morts, ils se font hacher jusqu'au dernier. (C'est effectivement près de Bavay et un peu au dessus de Maubeuge, sur le plateau de Hautmont que se trouve l'emplacement conforme aux descriptions de César : là s'est donnée sans doute la bataille). Au lendemain de ce désastre, les Nerviens, les Artrébates et les Viromandues reconnaissent la suprématie des romains.

Cependant les Aduatuques qui s'étaient mis trop tard en marche pour prendre part à la bataille de la Sambre se concentrent dans la plus forte de leurs places (sur la colline de Falhize, au bord de la Meuse dans le pays de Tongres et de Namur) et se soumettent. Puis dans la nuit qui suit la capitulation ils se jettent par surprise dans le camp romain et sont repoussés; leur perfidie ne fait qu'attirer sur eux les plus terribles rigueurs. Toute leur clientèle, composée des Eburons entre le Rhin et Meuse, et d'autres petites peuplades voisines, est affranchie : quant à eux, ils sont en masse réduits en captivité et vendus à l'encan au profit du trésor.

Quant aux clans qui font leur soumission, César se contente de leur imposer un désarmement général et une remise d'otages. Aux Rèmes désormais est donnée la haute main dans la Belgique comme les Eduens l'ont obtenue dans la Gaule centrale. Seuls quelques cantons maritimes éloignés, ceux des Morins (Artois), des Ménapiens (Flandres et Brabant), et les pays entre l'Escaut et le Rhin, en grande partie peuplés de Germains demeurent intacts encore devant l'invasion romaine.

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Sites web
Caesar's Commentaries on the Gallic war - Sabis https://archive.org/details/caesarscommenta01anthgooghttps://dcc.dickinson.edu/images/map-caesar-river-sambre-j-mason