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Comté de Hainaut - Histoire

        843 - 1795

Principautés Comté de Flandre Principauté de Liège Duché de Brabant Comté de Hainaut Comté de Namur Comté de Louvain Comté de Luxembourg Bouillon

Tournaisis

Saint-Empire romain germanique
  866 - 1795 985 - 1795 1183 - 1795 843 - 1795 IXè s - 1795          
Entité acutelle Province de Hainaut                
Localisation                      
  Belgique Wallonie Fédération Wallonie - Bruxelles                
Constitué - arrondissements                      
  Ath Charleroi La Louvière Mons Soignies Thuin Tournai-Mouscron        
Statut Capitale Langues Monnaie Religions Superficie Démographie
comté Mons français, picard, wallon        
département            
Entités précédentes - Capitales Entités suivantes - Capitales Entités atuelles - Capitales
Rome - Civitas nerviorum

Successivement comté

  • de la Francie médiane
  • de la Lotharingie
  • de la Francie occidentale
  • de la Francie orientale
  • du Saint-Empire

province

  • des Pays-Bas espagnols
  • des Pays-Bas autrichiens
Province de Hainaut - Mons
Carolingiens - Pagus Hainoensis  
   
 

Département de Jemappes

  • 1793-1793 - Premier Empire
  • 1795-1814 - République française
 
Histoire et événements    
843 Traité de Verdun : le Hainaut revient à la Francie médiane  
870 Traité de Meerssen : le Hainaut passe à la Francie occidentale  
880 Traité de Ribemont : le Hainaut passe à la Francie orientale  
1433 Le Hainaut revient à la maison de Bourgogne (État bourguignon)  
1549 Pragmatique Sanction : unification administrative des Pays-Bas espagnols  
1792 Invasion par les troupes révolutionnaires françaises  
1793 Création du département de Jemmapes, intégré à la République française  
1793 Retour des troupes autrichiennes  
1794 Retour des troupes françaises  
1795 Recréation du département de Jemmapes, fin définitive du comté  
 

Pagus Hainoensis

 
IXè s - 1795 Comté de Hainaut  

1793
1795-1814

Département de Jemappes findéfinitive du comté de Hainaut
1815-1830 Province de Hainaut - Royaume uni des Pays-Bas huit provinces belges du Royaume uni des Pays-Bas
1830 Province de Hainaut - Royaume de Belgique  
Entités précédentes
       
       
Entités actuelles
       
       
                       
                       
 
 
Périodes
IXè s - 855 Émergence du comté de Hainaut : le pagus confié aux Régnier (IXe siècle)  
 
  Fragment de l’antique cité des Nerviens, héritier du pagus Famars, le comté carolingien du Hainaut doit son nom à la Haine, quand le centre militaire et politico-administratif se déplace vers Mons. À partir de la fin du IXe siècle et du règne des Régnier, le pagus Hainoensis se substitue en effet à Famars. Progressivement, le comté va s’accroître et atteindre les limites représentées sur la carte
IXè siècle Le comté de Hainaut : de ses origines à son expansion maximale  
 
  À partir de la fin du IXe siècle, le pagus Hainoensis est confié à la famille des Régnier. Les Carolingiens désignent ainsi une des plus puissantes familles aristocratiques d’Ardennes (avant 870). Propriétaires de biens relativement dispersés, les Régnier font souche en Hainaut, se concentrent dans l’Entre-Sambre-et-Meuse et, profitant de la faiblesse du suzerain, imposent non seulement leur nom mais surtout leur pouvoir dès le début du Xe siècle, à partir de leur résidence fortifiée établie à Mons. Pendant plusieurs décennies, le territoire du comté va s’accroître surtout vers le nord et l’Escaut et atteindre les limites maximales représentées en pointillé.
870 Les comtés au temps du traité de Meersen  
 
  Le traité de Meerssen (870) est un moment important dans les luttes d’influence entre Carolingiens, puisqu’il conduit à scinder la Lotharingie en deux, selon un axe nord-sud, qui suit quasiment la Meuse, l’Ourthe et la Moselle. Mais parce qu’il tente de respecter une répartition équitable dans la distribution des comtés, villes épiscopales et abbayes entre Louis le Germanique et Charles le Chauve, il s’avère aussi un document particulièrement intéressant pour appréhender les structures politico-administratives du moment. Ainsi le traité se montre-t-il moins imprécis que d’habitude dans l’énumération quasi exhaustive des comtés existants. Cela permet de figer leur situation à la date de 870. Néanmoins, la précision reste très relative lorsqu’il s’agit de dresser une carte selon les indications de l’époque. On ne passera de la « frontière-zone » à la « frontière-ligne » qu’au XIIIe siècle.
X - 950 Le comté de Hainaut placé sous suzeraineté germanique pour plusieurs siècles (Xe siècle)  
 
  Lors des multiples traités partageant l’empire carolingien qui marquent les IXe et Xe siècles, le comté de Hainaut est balloté entre Lotharingie et France. En 925, la frontière occidentale du royaume de Germanie se fixe sur l’Escaut pour quelques siècles et place durablement le comté de Hainaut sous la suzeraineté des rois et empereurs germaniques, alors que Tournai et le comté de Flandre sont placés sous celle des rois de France. Les Régnier ont contribué au rattachement de la Lotharingie dont ils étaient les vassaux au royaume allemand plutôt qu’à la France. En perdant Chimay puis Couvin, le comté de Namur est le premier à faire les frais des visées expansionnistes des Régnier qui s’emparent aussi d’une partie de l’ancien pagus du Brabant.
À la différence des autres dynasties germaniques, les familles situées à l’ouest du Rhin manifestent leur hostilité à toute soumission à l’empereur qui prend des sanctions en raison des troubles provoqués par les Régnier. Le roi de Germanie Otton Ier impose un exil en Bohême au comte Régnier III (958), où il meurt en 973. Avec le soutien du roi de France, les Régnier continuent cependant à contester violemment le pouvoir impérial. En 977, l’empereur Otton II est forcé de rendre aux fils de Régnier III les terres qui lui avaient été confisquées ; Régnier IV reçoit le comté de Hainaut ; il devra attendre 998 pour recevoir la ville de Mons. Par ailleurs, pour protéger cette partie de la frontière occidentale, Otton II forme des marches militaires dans trois villes le long de l’Escaut : Anvers, Éname et Valenciennes (977). Créations originales, ces marches sont destinées à se défendre contre le roi de France, mais surtout contre les velléités expansionnistes des comtes de Flandre.
959 Les comtés féodaux  
 
  Le traité de Meerssen ne fige pas le processus de décomposition de l’État carolingien. Plusieurs partages marquent encore la fin du IXe siècle et le début du Xe siècle, rendant cependant un statut à ce que l’on appelle la Lotharingie, qui, depuis 925, est un duché constitutif du royaume de Germanie. Les difficultés rencontrées pour gouverner cette contrée conduisent à sa division en deux parties, selon un axe est-ouest : dès 959, on parle de Basse et de Haute-Lotharingie, la première étant bientôt renommée Lothier et la seconde Lorraine. Sous cette appellation, les divisions ou les regroupements de comtés se poursuivent.
« C'est seulement au XIe siècle qu'en Wallonie le principe de l'hérédité de la charge comtale se généralise et que les comtés carolingiens sont purement et simplement appropriés par ceux, membres de la classe aristocratique, à qui le roi avait confié une mission publique. Les comtes vont donc tenter d'accumuler un grand nombre de charges, fiscs, avoueries, tonlieux, taxes, etc. pour se constituer un domaine personnel et une puissance territoriale ».
En fait, l’État carolingien « (…) donne naissance aux multiples entités territoriales, (et) ne s’arrête pas à ce niveau géopolitique. Les comtés ou pseudo-duchés, à leur tour, sont atteints par le même phénomène de contestation et de fractionnement. Dans la seconde moitié du XIIe siècle, des seigneuries dites banales (ban signifie le pouvoir de commander et de punir) s’imposeront autour d’un château nouvellement construit, ou lorsqu’un membre de l’aristocratie, détenteur d’un domaine, usurpera les pouvoirs du roi, voire du comte. Incapable de réduire ces seigneurs, les princes – qui parfois l’étaient devenus quand leurs ancêtres s’étaient arrogés les pouvoirs d’un roi – établiront des rapports de féodalité, les biens des vassaux étant protégés en contrepartie du service militaire à cheval ».
Concernant la précision des frontières, elle reste relative, même si elle tend à s’améliorer ; on ne passera de la « frontière-zone » à la « frontière-ligne » qu’au XIIIe siècle.
998-1051 La fin des Régnier  
 
  Dans le dernier quart du Xe siècle, le roi de France aide les Régnier à récupérer la plupart de « leurs » biens et l’on retrouve des enfants Régnier à la tête des comtés de Louvain et de Hainaut. Par les jeux d’alliance et les guerres, les Régnier IV et V, ainsi que Herman s’empressent d’ailleurs d’agrandir leurs territoires notamment au détriment des marches de Valenciennes et d’Éname. Chièvres et Alost appartiennent alors à la maison de Verdun, mais, au fil des conflits, le comte de Flandre qui est aussi ambitieux que les Régnier, se retrouve maître du comté de Chièvres dans l’ancienne marche d’Ename, alors que le Hainaut possède le reste de cette marche, c’est-à-dire les terres situées au nord, sans lien direct avec le Hainaut. En 1047, les deux familles décident d’un échange, et c’est ainsi que l’ancien comté de Chièvres intègre celui de Hainaut et que l’Escaut est atteint et même débordé en 1047, avec la cession de Valenciennes et ses environs, vers l’Ostrevant.
D’abord terre d’empire, circonscription administrative ensuite, le Hainaut s’est détaché progressivement de toute autorité souveraine pour devenir une principauté quasi autonome, mais dépendante de la lignée seigneuriale (XIe siècle).
À la mort de Herman en 1051, sa veuve, Richilde, déjà fort active dans les affaires du comté, déjoue les difficiles relations entre Germanie et Francie, mais ne peut éviter un mariage avec le fils du comte de Flandre, le futur Baudouin VI qui règnera sur la Flandre de 1067 à 1070. Depuis le IXe siècle, les comtés de Hainaut et de Flandre se sont en effet développés parallèlement et la limite « naturelle » que constitue l’Escaut a déjà été contestée à diverses reprises, les dynastes cherchant à s’étendre par-delà le fleuve.
fin XI - 1076 Le Hainaut, fief de l’Église de Liège (fin du XIe siècle)  
 
  À la mort de Baudouin (1070), Robert le Frison, son frère, s’empare de la Flandre, en écarte tous les prétendants, et laisse le Hainaut à Richilde et à son fils Baudouin. L’union est rompue. Cherchant une aide extérieure (1071-1076), le comté de Hainaut devient un fief de l’Église de Liège, tout en conservant son autonomie politique. Jusque-là il était essentiellement compris dans le diocèse de Cambrai qui partageait le même statut qu’Arras, Boulogne, Thérouanne et Tournai au sein de l’archevêché de Reims. Le diocèse de Tournai ne redevient distinct de ses voisins immédiats qu’en 1146.
Vers 1245, il semble que l’incorporation « temporelle » ne se réalise pas et le comté de Hainaut n’intègre pas la principauté de Liège. En 1408, après la bataille d’Othée, le comte de Hainaut brise le lien féodal avec le diocèse de Liège ; prince-évêque issu de la même famille (Wittelsbach) que le comte du Hainaut, Jean de Bavière ne s’oppose pas à cette mesure.
XIIe siècle - 1155 Chartes du Hainaut  
 
  Le besoin de consigner par écrit certains aspects de la coutume conduit à la rédaction de deux chartes (une dite féodale, l’autre pénale), résultat d’une négociation et d’une convention entre Baudouin VI et ses grands vassaux (1200) : des limites sont établies à la vengeance et des rudiments de justice sont introduits. En 1323, « les coutumes et ordonnances du Hainaut » complètent les dispositions de 1200 et codifient les coutumes traditionnellement admises en matières civiles, pénales et administratives. D’autres textes suivent, apportant les précisions nécessaires pour lutter contre les abus (comme la charte d’Aubert en 1391) ou préciser le rôle des États (la charte de 1410). Répondant à la demande de Charles Quint de réduire les particularismes et de codifier davantage par écrit, les États du Hainaut feront adopter une nouvelle charte provinciale en 1534 ; et une dernière révision date de 1619. Cet effort de codification ne couvre pas tout le droit du Hainaut.
À côté de ces « chartes générales » qui fondent progressivement le droit « provincial », il existe des chartes dites locales accordant des privilèges. Dans le comté de Hainaut, le premier texte de ce type a été octroyé à Valenciennes par Baudouin III qui recommande à tous ses seigneurs et échevins de s’en inspirer (charte de Valenciennes de 1114). Comme chef-lieu, Mons ne paraît pas disposer d’une charte de privilèges mais son administration même sert néanmoins à définir le « sens du droit » auquel nombre d’échevinages se réfèrent. À leurs côtés, Chimay, Binche, Lessines et Le Roeulx développent leur propre usage, mais au rayonnement restreint (CAUCHIES).
En Hainaut, les chartes furent nombreuses car octroyées avec générosité par les princes. Certains textes ont été retrouvés et sont attribuables à une localité et à une date. Pour d’autres, on ne dispose que de fragments, parfois très minimes (ZYLBERGELD). En 1158, la loi de Prisches est octroyée par Nicolas d’Avesnes (1158). Cette loi accorde aux habitants de cette localité (à l’ouest d’Avesnes) un affranchissement total, une exemption de cens et la possibilité d’acquérir des terres à quiconque jure « la Paix ». Pour attirer des cultivateurs sur ses terres, le seigneur établit ainsi un lien contractuel. Il cherche à retenir « ses » gens tentés par la ville et à attirer des étrangers. L’administration obéit progressivement à des règles et acquiert un caractère que l’on pourrait qualifier de pré-démocratique. La charte de Chièvres est l’un des tout premiers documents rédigés en français (langue d’oïl).
1098-1195 Le Hainaut sous les Baudouin  
 
  Les croisades et la querelle des Investitures ont des conséquences immédiates sur l’exercice du pouvoir dans les petits états naissants. N’ayant plus qu’un lien de subornation distant à l’égard de l’empereur, les grandes familles locales tissent leurs propres rapports féodaux : généralement, l’une d’entre elles prend l’ascendant et assure elle-même « l’autonomie » d’un territoire qui devient un véritable petit État souverain. Chaque famille régnante cherche à tisser de solides alliances (mariage, alliance, etc.), mais cela n’évite pas les conflits entre voisins immédiats, qui sont réguliers. De surcroît, l’émergence de la puissance française qu’elle soit militaire, politique, culturelle (les arts, l’Université de Paris, la langue, le vin…, etc.) ou économique (foires, etc.), rend plus compliquées les relations à l’échelle de l’Europe, surtout lorsque l’Angleterre conteste la succession au trône de Hugues Capet.
Malgré l’usurpation de Robert le Frison, subsiste auprès de la dynastie des Baudouin l’espoir d’un rétablissement de l’union entre Hainaut et Flandre. Sous Baudouin III (1098-1120), Baudouin IV le bâtisseur (1120-1171) et Baudouin V le courageux (1171-1195), les comtes de Hainaut renforcent l’organisation de leurs biens : les cités sont fortifiées (entre 1127 et 1158) ; une administration très centralisée est mise en place, contrôlant l’impôt et la justice sans laisser de place au partage du pouvoir ; les grandes familles sont muselées ; des chartes de franchises sont octroyées aux bourgeois, mais de manière parcimonieuse  Les mêmes comtes nouent des alliances matrimoniales pour garantir la pérennité voire l’extension de leur patrimoine. Enfin, dès 1184, en l’absence d’héritier, le comte de Namur vend ses terres en viager à Baudouin. La naissance d’une fille (1186) pousse Henri l’Aveugle à dénoncer l’accord et c’est par les armes que le comte de Hainaut s’empare du Namurois (1194) érigé en marquisat. Jusqu’à Philippe le Bon, le marquisat reste un fief lige des maisons du Hainaut (1194-1263) puis de Flandre (1263-1429).
1191-1206 Le comté de Hainaut au lendemain du traité d'Arras  
 
  La croisade menée à partir de 1189 autour de Frédéric Barberousse a des conséquences directes pour le Hainaut car de puissants seigneurs hennuyers ne reviendront jamais de la « Terre Sainte ». En 1190, une nouvelle expédition vers Jérusalem, conduite par Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste, emporte le comte de Flandre. Avant son départ, il a demandé la protection du Hainaut pour sa femme et exigé l’obéissance de ses vassaux à Baudouin V. Dès l’annonce de la mort de Philippe Ier de Flandre, dit Philippe d’Alsace (1191), le comte de Hainaut se fait reconnaître comme héritier légitime, précédant le roi de France qui ambitionne de prendre la Flandre. Durant quelques années, entre le traité d’Arras de 1191 et la Paix de Péronne de 1200, les passes d’armes se succèdent au sujet des possessions des uns et des autres. Finalement, le tout nouveau royaume de France prend un appui dans le nord (l’Artois, le Boulonnais), alors que le comte de Hainaut se retrouve à la tête de possessions imposantes. Parti pour la croisade, Baudouin IX accède au trône et au titre d’empereur de Constantinople (1204), mais y perd la vie (1205), laissant deux fillettes en bas âge comme héritières (Marguerite et Jeanne).
1200-1244 Carte des comtés de Flandre et de Hainaut sous la comtesse Jeanne de Constantinople (1200-1244)    
 
XIII - XIV 1304 Le comté de Hainaut à l’heure de la querelle des Avesnes et des Dampierre (XIIIe – XIVe siècles)  
 
  À la mort de Baudouin VI de Hainaut qui portait aussi la couronne de Flandre sous le nom de Baudouin IX et était empereur de Constantinople, ses deux fillettes sont placées sous tutelle. Sous celle du roi de France Philippe-Auguste, Jeanne (de Flandre) est forcée d’épouser Ferrand de Portugal. Quant à Marguerite, elle est sous la tutelle de Philippe de Namur : celui-ci est le frère et vassal de Baudouin VI et, durant une courte période, il devient le régent des deux comtés qu’il tente de protéger des prétentions françaises. Quand parlent les armes (Ferrand, l’empereur germanique et l’Angleterre se sont associés), le roi de France garde l’ascendant (Bouvines, 27 juillet 1214), tandis que l’aristocratie du Hainaut – jusque-là jugulée et soumise – tente de profiter des circonstances pour se défaire de « ses » maîtres. Avec celui de Brabant, le comte de Hollande se mêle aussi aux querelles de succession dont l’empereur germanique, le roi d’Angleterre et celui de France ne sont pas absents.
Après quelques années de mariage avec Bouchard d’Avesnes (un noble d’origine hennuyère), Marguerite décide de rompre et de se remarier avec Guillaume de Dampierre, un noble originaire de Champagne. À la mort de Jeanne (1244), les deux couronnes – Flandre et Hainaut – reviennent à Marguerite : c’est à ce moment qu’éclate la querelle des d’Avesnes et des Dampierre qui se disputent la succession. Appelé à régler le conflit, Saint-Louis attribue le Hainaut (ainsi que Namur) aux d’Avesnes, et la Flandre (qui à l’époque est toujours sous la suzeraineté de la France) aux Dampierre (juillet 1246). En consacrant la séparation définitive des deux comtés, le roi de France profite des querelles familiales pour affaiblir un vassal qui pourrait s’avérer trop puissant.
Quand Marguerite abdique en 1278, Guy de Dampierre gouverne seul la Flandre et Jean II d’Avesnes hérite seul du comté de Hainaut. Continuant à nouer des mariages diplomatiques, les d’Avesnes sont liés avec les plus grandes familles de l’Empire germanique, acquérant même une influence sur l’élection de l’empereur. Les conflits qui opposent les Dampierre et les Avesnes passent à l’arrière-plan quand le roi de France tente de reprendre le contrôle de la Flandre. À l’heure des Matines brugeoises et de la Bataille des Éperons d’or (1302), Jean d’Avesnes, dit Jean Ier de Hainaut (1248-1304), qui a été investi de la « Terre des débats » par l’empereur (1281), et a été désigné comte de Hollande, Zélande et Frise (1299), évite de se mêler aux querelles opposant la France à son vassal. Jusqu’en 1356, les comtes du Hainaut seront de la famille d’Avesnes. En raison de la folie de Guillaume V, Albert de Bavière exerce une longue régence (1356-1389), avant de céder à son propre fils le gouvernement du Hainaut, de la Hollande et de la Zélande. Le Hainaut est désormais dans les mains des Bavière avant de glisser dans celles de Bourgogne. Après Guillaume VI de Hainaut, c’est sa fille Jacqueline de Bavière qui lui succède (1417) : elle n’a que 16 ans. Malgré les protestations de Jean de Bavière, son parent, prince-évêque de Liège, elle épouse le duc de Brabant (son cousin, Jean IV) avant de s’en séparer rapidement et de tout faire pour défendre l’intégrité de ses biens. Mais ses mésaventures sont nombreuses et, en 1433, elle abdique. L’ensemble de ses possessions échoit à un autre oncle, Philippe le Bon, duc de Bourgogne…
XIVe siècle - 1345 Le comté de hainaut au XIVe siècle  
 
  Partisan de régler les conflits par la conciliation et des traités, Guillaume Ier d’Avesnes renonce à diverses possessions sur la rive gauche de l’Escaut pour satisfaire son voisin, le comte de Flandre (1310-1323). Avec le duc de Brabant notamment, il conclut des alliances de défense commune (1309). Cette diplomatie visant à assurer la paix est élargie en 1334 : à l’exception du comté de Flandre et de la principauté de Liège, l’alliance lie les territoires entre Rhin et mer du nord, à savoir l’archevêché de Cologne, le comté de Juliers, la Gueldre, la Frise, la Hollande, la Zélande, le Brabant et le Hainaut. Cette paix est particulièrement profitable à l’industrie et au commerce du Hainaut.
Concernant les seigneuries de Lessines et de Flobecq (les Terres de Débats situées sur la rive droite de l’Escaut), le comte de Hainaut installé à Mons se montre plus ferme. Pour trancher le différend qui les oppose, Guillaume et Louis de Nevers confient à six prudhommes l’arbitrage sur ces terres que revendique la Flandre. En 1333, le verdict tombe : les Terres de Débats seront désormais hennuyères, malgré l’appétit du duc de Brabant (1366).
En 1345, Guillaume II d’Avesnes (fils de Guillaume Ier) meurt sans héritier. Sa sœur, Marguerite, lui succède. En 1324, elle avait épousé Louis IV de Wittelbach, qui sera empereur de 1328 à 1347. Appartenant à une grande famille de Bavière, ce dernier s’engage « à ne jamais céder, diviser ni engager les comtés de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de la seigneurie de Frise ».
XIV-XVe siècles - 1380 Le comté de Hainaut aux XIV et XVe siècles  
 
  Jusqu’à la scission des dix-sept provinces, les comtes de Hainaut conserveront Hollande, Frise et Zélande. Détenant un fort prestige au XIVe siècle, les comtes de Hainaut, désormais de Wittelbach et non plus d’Avesnes, dirigent leurs terres thioises en tenant compte des institutions et langue locales, ayant soin d’éviter de confier des responsabilités à des « intendants » venant du Hainaut. Leurs terres romanes sont également administrées en tenant compte des forces locales. À partir de la deuxième moitié du XIVe siècle, naissent d’ailleurs les États de Hainaut. Ils regroupent des représentants du clergé, de la noblesse et des villes ; ils incarnent le pays face au comte et ils donnent leur accord aux impôts demandés.
Dans le même temps, par le jeu des mariages et des alliances, les ducs de Bourgogne lorgne vers le Hainaut. Fille de Philippe le Hardi, Marguerite de Bourgogne épouse Guillaume IV. En 1433, leur fille, Jacqueline de Hainaut-Bavière, abdique et remet ainsi les clés du Hainaut, de la Hollande, de la Zélande, de la Frise et de l’Ostrevant à Philippe le Bon, son oncle. Ce dernier réalise une union personnelle des différents comtés composant les Pays-Bas. Même dans cet ensemble plus vaste, le Hainaut conserve son indépendance et ses institutions. Ses libertés sont garanties lors du serment d’intronisation des princes qui se succèdent, des Bourguignons aux Autrichiens en passant par les Espagnols.
XVI-XVIIe siècles - 1456 Les bonnes villes du comté de Hainaut  
 
  Vivant dans un relatif isolement par rapport aux réseaux commerciaux qui irriguent la Flandre et la principauté de Liège, le Hainaut ne compte guère de grandes villes. L’urbanisation s’intensifie au XIIe siècle pour des raisons multiples (démographique, de consolidation politique, mais surtout militaire). Valenciennes apparaît comme la seule grande ville à vocation économique. Mons est le centre politique, administratif et religieux ; c’est là que se réunissent les États provinciaux. Maubeuge peut être considérée comme la troisième ville d’une certaine importance. Toutes les autres cités sont surtout des villes frontières, destinées à assurer l’assise territoriale du comté, et d’une importance comparable à la grande majorité des autres bourgades européennes de l’époque (ZYLBERGELD). Ces « petites » villes ne manquent pas, placées dans une relation étroite avec leur immédiat hinterland campagnard.
Au tournant des XIVe et XVe siècles, le Hainaut compte vingt-deux « bonnes villes », soit – selon la définition de Maurice-A. Arnould – des localités correspondant à l’un ou l’autre critères suivants : fort essor économique et social, disposant de franchises, d’une autorité de justice, de murailles, d’une autonomie financière ou de droits politiques, voire un statut honorifique attribué par le prince. Dans l’ordre chronologique de leur apparition, il faut citer Bavay (époque romaine), Valenciennes (VIIe s.) et Mons (Xe s.), puis Binche (début XIIe s.). 
L’étendue du comté de Hainaut connaîtra des modifications sensibles suite notamment aux guerres menées par Louis XIV. En conséquence, le nombre de « bonnes villes » tend à se réduire et, sous le régime autrichien (XVIIIe siècle), les États provinciaux du Hainaut ne comptent plus « que » treize « bonnes villes », chacune représentée par deux députés. Ils siègent à Mons aux côtés de dix échevins de la ville de Mons (distincte des « bonnes villes »), de six officiers permanents et de 25 membres du conseil de la ville, tous membres du Tiers-État. Viennent ensuite 17 représentants du clergé et autant de nobles qui peuvent justifier une « ancienneté » de minimum quatre générations. Assemblée nombreuse, dont la seule session annuelle est convoquée et révoquée par le gouvernement, les États provinciaux nommaient une députation permanente, présidée par un bailli entouré de 10 députés, 2 du clergé, 2 de la noblesse et 6 du tiers État (FAIDER).
       
       
       
   
Personnages importants    
Régnier Ier de Hainaut Lieu de naissance inconnu circa 850, Meerssen entre le 25/08/915 et le 19/01/916    
Régnier II de Hainaut Lieu de naissance inconnu circa 890 (en tout cas avant 901), lieu de décès inconnu en 940 (peut-être en 932)    
Régnier III de Hainaut, au Long Col Lieu et date de naissance inconnus, lieu de décès inconnus en Bohême à une date imprécise, 958 ou 973    
Rodolphe de Hainaut Lieu et date de naissance inconnus, lieu de décès inconnus en Bohême à une date imprécise, peut-être 964    
Régnier IV circa 947, 1013 comte de Hainaut  
Lambert Ier, le Barbu circa 950, Florennes 12/09/1015    
Henri Ier de Louvain Fin du Xe siècle, Louvain 08/1038    
Lambert II Baldéric Louvain ( ?) fin du Xe siècle, Tournai 19/06/1054 comte de Louvain  
Richilde Mons 1027, Messines 15/03/1087    
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Personnalités importantes
       
       
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Inventaire du Patrimoine culturel
Bel-Memorial
  Bibliowall Musée de la Vie wallonne    
Documents        
Le Comté de Hainaut du 9e au 14e siècle      
Recherches sur le Hainaut Ancien - Pagus Hanoensis - VII-XIIe siècles Ch Duvivier 1865