KGB - КГБ 1954-1991

URSS  

Comité pour la Sécurité de l'État
Комитет государственной безопасности

     
Principal service de renseignements de l'URSS post-stalinienne, où il avait notamment la fonction de police politique. 
Avatar des organismes successifs de la police politique soviétique : Tchéka, GPU, NKVD, enfin MGB (Ministère de la Sécurité de l'État) en 1946, le KGB est créé le 13 mars 1954 et fonctionne jusqu'au 6 novembre 1991. Son quartier général était situé à la Loubianka (2, place Félix-Dzerjinski) à Moscou.
Le domaine d'action du KGB recoupait plus ou moins les mêmes fonctions et pouvoirs que ceux exercés aux États-Unis par la Central Intelligence Agency (CIA), la division de contre-espionnage du Federal Bureau of Investigation (FBI), du Federal Protective Service et du Secret Service. Mais il n'y avait aucun contrôle de ses activités, ni de limites de ses moyens. En fait, le KGB, en tant que police politique secrète était soumis au Politburo, et plus précisément, au secrétaire général du parti communiste de l'URSS. Cependant, le KGB ne peut pas être considéré comme un service de renseignement fonctionnant comme ses concurrents occidentaux (CIA, DGSE ou MI-6) étant donné sa très forte influence et ses multiples fonctions, son contrôle de la société soviétique et ses effectifs considérables. Le KGB tirait sa mission idéologique de ses insignes : « le bouclier pour défendre la révolution, l'épée pour écraser ses ennemis » (L'Épée et le Bouclier, 23). Ses missions attitrées étaient l'espionnage extérieur, le contre-espionnage, la liquidation des opposants politiques et des organisations contre-révolutionnaires à l'intérieur de l'Union soviétique et à l'étranger, la garde des frontières, la sécurité du Parti communiste et des chefs de l'État, et les propriétés de l'État soviétique. Certains experts estiment que le KGB comptait 1,5 million de collaborateurs alors que le gouvernement soviétique affirmait que ses services secrets comptaient 480 000 employés dont 217 000 gardes-frontières. Toutes les administrations soviétiques étaient sous surveillance de ce service qui les utilisait comme couverture pour ses missions.
KGB 1954-1991
Les deux organismes sont de nouveau séparés : le nouveau MVD détient notamment les pouvoirs de police judiciaire, tandis que le KGB nouvellement créé assume les fonctions de sécurité intérieure et extérieure, sous les ordres du Conseil de ministres. À sa tête se trouve un directeur.
Le 5 juillet 1978, le KGB est rebaptisé « KGB de l'Union soviétique » et son directeur obtient une place au Politburo.
Depuis sa création, le KGB fut considéré comme « l'épée et le bouclier » de la révolution bolchévique et du Parti communiste de l'Union soviétique. Le KGB obtint de nombreux succès dans les premières années de son existence. La faiblesse des services de sécurité américains et britanniques d'alors offrit au KGB l'occasion de pénétrer les services de renseignement étrangers avec ses propres agents comme les « Cinq de Cambridge ». Le succès le plus important des services secrets soviétiques fut incontestablement l'obtention d'informations détaillées concernant le bâtiment où avait été construite la bombe atomique (projet Manhattan), possible grâce aux agents infiltrés du KGB, tels Klaus Fuchs et Theodore Hall.
Pendant la guerre froide, le KGB chercha à contrôler, intimider voire liquider les dissidents politiques accusés de « subversion idéologique », tels Alexandre Soljenitsyne ou Andreï Sakharov. Il obtint également des succès remarquables dans l'espionnage, comme la récolte continue de technologie occidentale par ses agents tels Melita Norwood et l'infiltration du gouvernement d'Allemagne de l'Ouest sous Willy Brandt par l'intermédiaire de la Stasi. Cependant, la révélation d'opérations du KGB en cours par des défections en son sein de personnes haut placées — telles Elizabeth Bentley (en) aux États-Unis et Oleg Gordievsky en Grande-Bretagne — d'une part, et d'autre part l'essoufflement des vocations idéologiques après la répression de l'insurrection de Budapest en 1956 et le Printemps de Prague en 1968, dont le résultat fut un déclin important des capacités opérationnelles du KGB, constitua un double revers. Néanmoins, le KGB fut renseigné par des membres des services secrets de l'Ouest comme les taupes Aldrich Ames (officier de la CIA) ou Robert Hanssen (agent du FBI), l'aidant à contrebalancer la perte de ses agents talentueux.
Les services secrets soviétiques sont responsables de la mort au sein de l'Union soviétique de milliers de personnes considérées comme des opposants ou des « ennemis du peuple ». Néanmoins avec la destalinisation, leurs pouvoirs furent sensiblement réduits2.
Dans les années 1980, le KGB emploie encore 700 000 personnes sur le territoire soviétique3, auxquels s'ajoutent près de 5 millions d'« informateurs » ou de « correspondants » dans le monde4. Plus de 200 000 fonctionnaires sont présents pour la surveillance des frontières5.
Le KGB fut compromis quand son président, le général d'armée Vladimir Krioutchkov, utilisa les ressources internes du KGB pour aider la tentative de putsch de Moscou d'août 1991 qui avait pour but de renverser Mikhaïl Gorbatchev. Le 22 août 1991, Krioutchkov fut arrêté, et le général Vadim Bakatinenommé à la tête du KGB avec pour mission de le dissoudre. Le KGB cessa officiellement d'exister le 4 décembre 1991. Ses services furent divisés en plusieurs branches distinctes : la Sécurité intérieure (Service de sécurité intérieure de l'URSS — futur FSB), le Service central de renseignement de l'URSS (futur SVR) et le Service des gardes-frontières. D'autres services autonomes ont vu le jour en 1992, tel le Service de création de codes et de décryptage (FAPSI), tandis que les unités d'élite étaient confiées au ministère de l'Intérieur, le FSB se voyant retirer ses pouvoirs d'instruction. En 1995, le FSB a retrouvé ses pouvoirs d'instruction et ses unités d'élite. En 2002, les gardes-frontières et le FAPSI sont revenus dans le giron du FSB.
Nombre d'anciens officiers se sont reconvertis dans la nouvelle économie de marché russe ou dans la politique comme Vladimir Poutine.
En Biélorussie, le service secret a conservé ce nom, tandis qu'en Transnistrie, le service secret a porté ce nom jusqu'en 2017, pour devenir le ministère de la Sécurité d'État (en)6.
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
       
         
         
         
         
         
Sites web
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1608203