Youri Gagarine 1934 - 1968Юрий Алексеевич Гагарин |
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Pilote - cosmonaute soviétique |
Youri Alexeïevitch Gagarine - Ю́рий Алексе́евич Гага́рин - , né le 9 mars 1934 et mort le 27 mars 1968, est le premier homme à avoir effectué un vol dans l'espace au cours de la mission Vostok 1 le 12 avril 1961, dans le cadre du programme spatial soviétique. Youri Gagarine acquiert une notoriété internationale. Il est décoré de nombreuses distinctions dont celle de Héros de l'Union soviétique et de la médaille de l'ordre de Lénine, les plus hautes distinctions soviétiques. La mission Vostok 1 est son seul voyage spatial, mais il fut aussi doublure de secours de Vladimir Komarov pour la mission Soyouz 1. Il meurt à 34 ans lors de l'écrasement de son Mig 15. Son nom a été donné à un cratère lunaire et à un astéroïde. Yuri Alekseevich Gagarine (9 Mars, 1934, Klouchino , Gzhatsky (maintenant Gagarinsky) district , région de l' Ouest (aujourd'hui région de Smolensk ), URSS - 27 Mars, 1968 , près du village de Novoselovo , district Kirzhachsky , région de Vladimir , URSS) - pilote- cosmonaute de l'URSS , héros de l'Union soviétique , détenteur du plus haut insigne d'un certain nombre d'États, citoyen d'honneur de nombreuses villes russes et étrangères. |
Yuri Gagarin - Юрий Алексеевич Гагарин | |||||||
Naissance | Décès | Sépulture | |||||
Date | 9 mars 1934 | Date | 27 mars 1968 | Date | |||
Lieu | Lieu | Lieu | Nécropole du Mur du Kremlin | ||||
Ville | Klouchino | Ville | Novossiolovo, près de Kirjatch Oblast de Vladimir |
Ville | Moscou | ||
Région | |||||||
Pays | URSS - RSFS | Pays | URSS - RSFS | Pays | Russie | ||
Nationalité | Soviétique | Age | 34 ans | ||||
Activités - Professions | |||||||
Premier homme dans l'espace | |||||||
Activité principale | Grade | Missions | Date - Durée | Lancement | Atterrissage | ||
Pilote militaire | Colonel - Polkovnik полковник | ||||||
Cosmonaute | Vostok 1 | 12 avril 1961 - 06:07 UTC 12 avril 1961 - 07:55 UTC 1 h 58 |
1 orbite | Baikonour 1 | Près de Saratov (à mi-chemin entre Samara et Volgograd |
Distinctions, honneurs, prix | Année | grade | sigle | ||
Héro de l'Union soviétique | |||||
Ordre de Lénin | |||||
Pilote-Cosmonaute de l'URSS |
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Biographie - https://ru.wikipedia.org/wiki/Гагарин,_Юрий_Алексеевич | |
Enfance et formation
Au printemps 1944, les troupes soviétiques avancent après l'offensive du Dniepr et le village est libéré de l'occupant. Mais les habitations sont détruites, le bétail exterminé ou emporté. La famille Gagarine décide de s'installer à Gjatsk, bien que cette ville soit dans le même état de destruction que Klouchino, et s'y construit une habitation. Youri, qui n'a plus fréquenté l'école depuis le début de la guerre, reprend les cours. C'est alors un enfant turbulent, qui entre de plus en plus fréquemment en conflit avec son père. Celui-ci ne supporte pas la contradiction et veut que ses enfants apprennent son métier. De son côté, Youri veut échapper à la vie pesante du village et annonce en 1949 à ses parents qu'il ne souhaite pas devenir charpentier et qu'il les quitte pour suivre des études dans un autre domaine. Son père tente de le faire revenir sur sa décision puis le laisse partir en lui demandant de ne pas ternir le nom des Gagarine. Youri va à Moscou, où vit un oncle susceptible de l'aider à trouver une place dans un collège. Il veut devenir gymnaste, mais il ne trouve pas de place et entre finalement dans une école d'apprentissage d'une fonderie à Lioubertsy, dans la banlieue de Moscou. Malgré le handicap de sa petite taille, il se distingue et est sélectionné pour entrer à l'Institut technico-industriel de Saratov dans le Sud-Est de la Russie. Cette école forme des techniciens dans le domaine du machinisme agricole et il en suit les cours durant quatre années. Il a l'occasion à l'époque de suivre une formation de gymnaste mais, réaliste, préfère opter pour une formation lui garantissant une carrière. |
Maison natale musée de Youri Gagarine de Klouchino, à environ 20 km au Nord de Gagarine (ville).
Un Yak-18 comme celui sur lequel Youri Gagarine a fait son premier vol. |
Premier homme dans l'espace Sélection et entrainement Le 22 juin 1959, le processus de sélection des premiers cosmonautes du programme spatial soviétique est lancé. Les responsables ont décidé de rechercher leurs candidats parmi les pilotes de l'armée de l'air car ils sont déjà, par leur métier, accoutumés à subir des accélérations importantes, sauter en parachute, etc. Contrairement aux Américains, qui ont sélectionné des pilotes seniors, les responsables soviétiques ont décidé de choisir des pilotes relativement novices, ayant entre 25 et 30 ans, en grande partie parce que les vaisseaux spatiaux doivent être entièrement automatisés et que les cosmonautes doivent essentiellement avoir un rôle d'observateur. Compte tenu de l'espace restreint disponible dans la future capsule spatiale les recrues ne doivent pas mesurer plus de 1,70 à 1,75 mètre et peser plus de 70 kg ; Gagarine, qui mesure 1,58 mètre satisfait ce critère. Après une première sélection sur dossier portant sur des critères physiques et une série d'entretiens visant à cerner leur personnalité, 200 pilotes parmi les 3 000 candidats sont sélectionnés, parmi lesquels Youri Gagarine. Celui-ci franchit également la deuxième étape de la sélection qui réduit en février 1960 le nombre d'élus à vingt. Il y a cinq dérogations à la règle de l'âge parmi les vingt sélectionnés, dont Vladimir Komarov. À l'époque de sa sélection Gagarine est un pilote junior avec 250 heures de vol sur MiG-15. Gagarine ne doit dire à personne, y compris sa femme, la nature du programme pour lequel il a été sélectionné. |
Fusée R-7 Vostok dans le parc du musée Tsiolkovsky, Kaluga |
La mise au point du vaisseau Vostok Le vol de Gagarine est précédé de plusieurs vols sans équipage destinés à mettre au point le vaisseau Vostok qui doit l'emporter dans l'espace. Les caractéristiques de la version Vostok 1K, destinée uniquement aux vols d'essai, sont figées en avril 1960. Cinq vols de Vostok 1K emportant des chiens s'échelonnent entre mai et décembre 1960. Un seul de ces vols est un succès complet, deux sont des échecs partiels, et les deux autres vols des échecs complets. Le vol de Korabl-Sputnik 2, connu aussi à l'ouest sous le nom de Spoutnik 5, qui décolle le 19 août est un succès, mais les réactions physiologiques des chiens à l'apesanteur conduisent les scientifiques à recommander à la commission d'État que le vol du futur cosmonaute ne dépasse pas plus d'une orbite, même si une fois ramené au sol l'état de santé des chiens est bon. Les chiens Belka et Strelka qui ont accompli 18 orbites soit un jour et deux heures dans l'espace sont les premiers êtres vivants récupérés après une mise en orbite et le vaisseau lui-même seulement le deuxième à être récupéré, suivant de peu un satellite du programme américain Corona. |
Le vaisseau Vostok est composé du module de descente sphérique et du module de service.
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Le vol de Vostok 1 Deux jours avant de décoller, Gagarine écrit une lettre à sa femme en évoquant un échec possible de son vol car on estime à l'époque ses chances de réussite à 50 %. Le vol Vostok 1, qui doit emporter le premier homme dans l'espace, est lancé depuis le cosmodrome de Baïkonour utilisé depuis les débuts de l'ère spatiale soviétique. Ce site aujourd'hui situé au Kazakhstan fait à l'époque partie du territoire de l'Union soviétique. Tout a été préparé en cas d'imprévu : une orbite qui permet un aérofreinage au bout de deux à sept jours en cas de panne du système d'atterrissage, un protocole pour le cosmonaute en cas d'atterrissage dans un pays étranger, des provisions pour treize jours et une balise pour repérer le site d'atterrissage. À la différence des précédentes missions, il n'y a pas de système d'autodestruction pour empêcher une puissance rivale de s'emparer de la technologie embarquée, tous les membres de la commission d'État s'y étant opposés, à l'exception du représentant du KGB. En cas d'échec et malgré la nature secrète du programme spatial soviétique, la primauté a été donnée à la sécurité du cosmonaute sur les considérations politiques, en annonçant via les médias son atterrissage dans un pays étranger ou en mer afin de faciliter l'organisation des secours. Onze minutes après le lancement, le vaisseau est inséré en orbite et entame une révolution autour de la Terre qui va durer 1 heure et 48 minutes, à une altitude moyenne de 250 kilomètres (327 km et périgée : 180 km). L'orbite est beaucoup plus haute que prévu, avec un apogée supérieur de 70 km, ce qui fait craindre au centre de contrôle une mission plus longue si les rétrofusées ne fonctionnent pas. Gagarine devient le premier homme à voyager dans l'espace et le premier homme à effectuer une orbite autour de la Terre, accomplissant la prédiction de Constantin Tsiolkovski, père de l'astronautique moderne, qui avait annoncé en 1935 que le premier homme dans l'espace serait russe : « Je n'ai aucune difficulté à imaginer le premier homme vainquant la gravité terrestre et fonçant dans l'espace. Il est russe et citoyen de l'Union soviétique ; son métier le plus probable est pilote; il est courageux mais dénué de témérité. Je vois son franc visage russe ». Gagarine est ému par la beauté de la Terre, bleue, ronde et à l'atmosphère si ténue. Il expérimente l'impesanteur et constate qu'il peut manger, boire et travailler normalement même s'il doit arrêter la rédaction de son journal de bord ayant perdu son crayon qui s'est envolé dans un coin de la cabine, la vis qui devait le retenir par un fil s'étant desserrée. Il arrive à la conclusion que l'apesanteur ne gêne pas le travail humain dans l'espace. Il passe son temps en orbite à observer la Terre et contrôler ses instruments. Aucune expérience n'est prévue. Comme les spécialistes avaient des doutes sur les capacités d'un homme soumis à l'apesanteur, l'ensemble des opérations est déclenché depuis le sol. Le vol se déroulant normalement, Gagarine n'a pas l'occasion de prendre le contrôle manuel. Pour les échanges radio avec le sol, Gagarine répond sous le code de « Kedr » (Кедр), désignant le cèdre, tandis que le sol répond à l'appellation Aube-1 (Zaria-I ; Заря-I). L'agence TASS officialise 55 minutes après le lancement la mise en orbite de Gagarine, qui à cette occasion est promu major (il était premier-lieutenant). Les services de renseignement américains savent un peu avant l'annonce qu'un vol habité a lieu grâce à une de leurs stations d'écoute située en Alaska. Lorsque sa mère entend la nouvelle à la radio à Gjatsk, elle se met à pleurer, répétant sans cesse « Qu'est ce qu'il a fait et où est-il allé ? ». Alors qu'il arrive au-dessus de l'océan Pacifique, Gagarine passe dans l'ombre de la Terre pour sa première et seule « nuit » en orbite et est émerveillé par la beauté de l'espace étoilé. |
Le module de descente de Vostok 1 exposé au musée RKK Energia à Moscou. Orbite de Vostok 1.
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Après une orbite complète, les rétrofusées du vaisseau sont mises à feu pour le freiner et déclencher la rentrée atmosphérique et le retour sur Terre ; mais cette manœuvre ne se passe pas comme prévu : le vaisseau subit une secousse brutale puis commence à tourner sur son axe à la vitesse de 30 degrés par seconde. Gagarine rapporte « Tout tournait. Je voyais d'abord l'Afrique, puis l'horizon, puis le ciel. J'avais à peine le temps de protéger mes yeux des rayons du soleil. J'ai mis mes jambes de manière à couvrir le hublot sans avoir à fermer les stores. » Les charges pyrotechniques censées séparer complètement le module de descente dans lequel se trouvait Gagarine du module de service contenant les appareillages devenus inutiles n'avaient pas complètement rempli leur office : le module de service, plus dense, tombait en premier tout en restant attaché à la cabine de Gagarine par quelques câbles. Le vaisseau était conçu pour présenter son bouclier thermique tourné vers l'avant, là où le freinage aérodynamique porte la coque à des températures extrêmes. Mais dans cette configuration anormale, Vostok 1 exposait à la chaleur les parties de la coque moins bien protégées. Gagarine décrit ainsi cette phase de sa descente vers la Terre : « le vaisseau spatial était entouré de flammes, […] j'étais un nuage de feu qui fonçait vers la Terre ». La situation est critique mais Gagarine qui en a conscience reste d'un calme olympien, calculant qu'il atterrirait en URSS et transmet par radio à la Terre que tout va bien. Finalement, 10 minutes après le déclenchement de la rentrée atmosphérique, l'augmentation de la pression aérodynamique parvient à rompre les derniers câbles qui maintiennent les deux modules solidaires. Rétrospectivement, des experts occidentaux ont estimé que l'incident n'aurait pas mis la mission en péril. Gagarine est secoué dans tous les sens pendant la descente alors qu'il décrit une capsule entourée d'une lumière violette, les craquements et la chaleur. Quand la décélération atteint son pic à 10 g, la vue de Gagarine se brouille quelques secondes mais la capsule ralentit sa rotation. À quelques kilomètres du sol, en application d'une procédure commune à tous les vaisseaux Vostok, Gagarine s'éjecte de la capsule : il effectue le reste de sa descente en parachute car, pour des raisons de poids, on n'a pas pu installer sur le vaisseau Vostok des rétrofusées permettant de réduire suffisamment la vitesse résiduelle à l'atterrissage. Alors qu'il largue le siège avec lequel il a été éjecté et ouvre son parachute, Gagarine reconnaît immédiatement le paysage qui défile sous ses pieds : c'est une région près de la Volga où il a effectué son entraînement de parachutiste. Son parachute de secours s'ouvre de manière dangereuse en plus du parachute principal, mais reste heureusement sous lui sans s'emmêler avec ce dernier. Descendant enfin en sécurité, Gagarine se met à chanter pour lui-même. Il se pose vers 10 h 55 (heure de Moscou, 7 h 55 GMT) dans un champ près d'un ravin non loin dans la région de la ville de Saratov: le premier vol habité a duré 108 minutes dont 89 en orbite terrestre. Juste après son atterrissage, il met six minutes avant de pouvoir ouvrir la valve d'air de son scaphandre qui lui permet de respirer à nouveau l'air de la Terre. Sa préoccupation principale est ensuite de pouvoir signaler qu'il est sain et sauf car aucun officiel n'est là pour l'accueillir, les scientifiques de Vostok ayant calculé un atterrissage près de 400 kilomètres plus au sud. Pendant ce temps, c'est un Khrouchtchev enthousiaste qui demande par téléphone plusieurs fois à Korolev si Gagarine est vivant. Deux écolières ont assisté à l'atterrissage de Vostok et ont décrit la scène : « C'était une grande boule d'environ deux-trois mètres. Elle est tombée, puis elle a rebondi et est encore retombée. Il y avait un trou énorme là où elle a rebondi la première fois. » Un fermier et sa fille ont observé ce personnage vêtu d'une combinaison orange brillant avec un grand casque blanc atterrissant en parachute près du vaisseau. Il voit une vieille paysanne et sa petite fille travailler dans un potager, s'avance vers elles mais elles commencent à fuir. On rapporte que Gagarine aurait réussi à les rassurer en criant : « N'ayez pas peur, je suis un Soviétique comme vous, qui revient de l'espace et qui doit trouver un téléphone pour appeler Moscou ! ». La babouchka (qui sera utilisée par la propagande soviétique pour faire croire que l'atterrissage a été, comme le vol, parfait ) l'emmène au kolkhoze voisin où il utilise le téléphone pour avertir les secours. Son vaisseau a atterri à trois kilomètres de là et des enfants des villages environnants sont déjà entrés à l'intérieur, finissant les restes de nourriture en tube qui s'y trouvaient. |
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Célébration mondiale et secrets soviétiques Le 14 avril, Youri Gagarine est reçu triomphalement à Moscou, sur la place Rouge, par Krouchtchev, Léonid Brejnev et la plupart des responsables soviétiques. Le vol spatial de Gagarine a un retentissement énorme en URSS et dans le monde entier. L'Union soviétique avait généralement pour les puissances occidentales une image de pays arriéré : celle-ci est complètement effacée par la réussite du programme spatial soviétique qui est à son pinacle et par l'événement qu'est dans l'histoire de l'humanité l'envoi du premier Homme dans l'espace. Pour Asif A. Siddiqi, historien spécialiste du programme spatial soviétique, la réussite est d'autant plus impressionnante qu'elle intervient seize ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale qui a laissé une URSS exsangue et ravagée, avec une industrie en ruine et 25 millions de morts, donc très désavantagée vis-à-vis des États-Unis, qui n'avaient pas eu à subir la guerre sur leur territoire. |
Article soviétique annonçant le vol de Youri Gagarine, 13 avril 1961 |
Dans l'attente d'une deuxième missionResponsable de l'entraînement des cosmonautes et tournée planétaire Peu après son vol, Gagarine est nommé responsable de l'entraînement des cosmonautes qui a lieu à la cité des étoiles dans la banlieue de Moscou. Dans ce rôle, il est associé à l'élaboration du programme des missions et à la sélection des cosmonautes. Au cours des vols suivants, Gagarine participe aux prises de décisions critiques concernant le déroulement des missions et assure en partie la liaison radio avec le cosmonaute en vol. Il s'oppose même à Korolev qui souhaite un vol d'une journée pour la deuxième mission, appuyant les médecins des cosmonautes qui favorisent un vol de trois orbites soit cinq heures. Korolev aura néanmoins gain de cause. Gagarine participe également à la sélection de la première femme cosmonaute sur le vol Vostok 6 et s'oppose même à la candidature de l'une d'entre elles parce qu'elle est déjà mère, la société russe stigmatisant les mères de famille entreprenant des activités dangereuses. Il est cependant contredit par le président de l'académie des sciences qui conserve la candidate. |
Parade de Youri Gagarine à Varsovie en 1961 Youri Gagarine en Suède en 1964. |
Le programme Soyouz À compter de 1962, le projet du nouveau vaisseau spatial Soyouz est développé par les équipes de Korolev. Soyouz est beaucoup plus vaste que la capsule Voskhod et il doit permettre d'emporter un équipage de trois personnes. Il dispose d'un système de rendez-vous automatique qui permet l'amarrage de deux vaisseaux. À partir de 1964, Soyouz devient une pièce maîtresse du programme lunaire habité soviétique que les dirigeants de Moscou se sont enfin décidés à lancer en constatant les progrès du programme Apollo. La première mission prévue comporte le lancement de deux vaisseaux Soyouz dotés d'équipage qui doivent effectuer un rendez-vous dans l'espace. À compter de septembre 1965, quatre cosmonautes commencent l'entraînement pour le poste de commandant. Pour la première fois depuis quatre ans, Gagarine fait partie des présélectionnés mais le favori est Vladimir Komarov : celui-ci est considéré comme le plus compétent et le plus brillant des quatre hommes. Gagarine, accaparé par ses tâches bureaucratiques, a grossi et a perdu une partie de ses compétences de cosmonaute. Mais il s'entraîne dur et repasse favori devant Komarov jusqu'à ce que les officiels, à l'issue d'une réunion au centre d'entraînement des cosmonautes, imposent en avril 1966 Komarov et assignent à Gagarine le rôle de doublure. Gagarine veut tellement réaliser un autre vol spatial qu'il est suggéré comme doublure pour un vol du programme lunaire habité soviétique. La mise au point du vaisseau Soyouz se passe mal. Tous les vols d'essais sans équipage sont entachés de problèmes et la date du premier vol est régulièrement repoussée. Sans attendre de nouveaux tests et contre l'avis de certains cosmonautes et ingénieurs, une double mission est planifiée sous la pression des politiques qui veulent faire un coup d'éclat pour contrer la domination américaine qui se profile : dans le cadre de la mission Soyouz 1, un premier vaisseau Soyouz doit être lancé avec à son bord Komarov, puis un deuxième Soyouz le rejoint en orbite avec trois cosmonautes pour un rendez-vous orbital. Le 23 avril 1967, Komarov est accompagné par Gagarine jusqu'à l'écoutille de son vaisseau qui décolle et place en orbite le vaisseau sans encombre. Le vaisseau de Komarov connaît de nombreux problèmes auxquels celui-ci tente en vain de faire face avec l'aide des équipes au sol, dont Gagarine. Mais la situation impose l'interruption de la mission et l'annulation du lancement du second vaisseau. Au cours de la descente vers le sol, le parachute du vaisseau se met en torche et le vaisseau s'écrase en tuant Komarov. Une commission d'enquête est créée et Gagarine fait partie des personnes chargées de déterminer l'origine de la défaillance à l'atterrissage. Quelques jours après l'accident, Kamanine informe Gagarine que celui-ci n'a pratiquement aucune chance de participer à une future mission spatiale et qu'il va proposer son interdiction de vol. En 1966, Gagarine, comme la majorité des autres cosmonautes de sa promotion, entame un cycle d'étude à l'Institut d'aéronautique Joukovski de Moscou. À titre de travaux pratiques, les cosmonautes travaillent sur les caractéristiques d'un avion spatial inspiré du projet Dyna-Soar américain abandonné quelques années auparavant. Gagarine est notamment chargé de l'aérodynamique et du système d'atterrissage. En novembre 1967, toujours dans l'objectif de protéger la vie d'un personnage qui symbolise le triomphe de l'astronautique soviétique, Gagarine n'est plus autorisé à effectuer des vols sur avion de chasse en solo. Ainsi, il vole moins de dix heures chaque année jusqu'à sa mort. Gagarine est accaparé par sa participation à plusieurs commissions d'État et par son rôle d'ambassadeur de l'astronautique soviétique. Il aime rouler vite et il échappe miraculeusement à de graves accidents (plus de vingt accidents de voiture en moins de sept ans)2. Selon Kamanine, son mode de vie de coureur de jupons, les réunions interminables et les beuveries fréquentes transforment progressivement l'image publique de Gagarine et effacent le sourire qui faisait son charme. |
Pique-nique des cosmonautes du programme Soyouz avec Gagarine (au centre), à sa droite Boris Volynov, Viktor Gorbatko et Alekseï Leonov qui tient la caméra, Dolgoproudny, date inconnue.
Rencontre de Gagarine (en bas à gauche) et de l'équipage américain de Gemini 4 au Salon international de l'aéronautique et de l'espace de Paris-Le Bourget (1965). En haut à droite, le Premier ministre français Georges Pompidou. |
Mort Début 1968, Gagarine est de nouveau autorisé à piloter un avion de chasse à condition d'être accompagné d'un instructeur. Il enchaîne les vols d'entraînement, à un rythme que Kamanine juge trop élevé, car Gagarine veut de nouveau voler en solo. C'est ainsi que le 27 mars 1968, il décolle peu après 10 heures du matin à bord d'un MiG-15 UTI depuis l'aéroport militaire Chkalovsky près de Moscou. Il est accompagné d'un instructeur, le colonel Vladimir Serioguine, pilote de 45 ans aux références impeccables, qui depuis 1963 est affecté à l'entraînement des cosmonautes. Quelques minutes après le décollage, Gagarine demande aux contrôleurs la permission de modifier son plan de vol et de rentrer à la base, ce sera sa dernière communication. En l'absence de nouvelles, l'alerte est rapidement déclenchée. Quelques heures après ce dernier contact, des hélicoptères décollent pour se mettre à la recherche de l'avion qui est repéré à environ 64 km de la base aérienne dans une zone densément boisée et recouverte d'un mètre de neige. L'avion a creusé un cratère de 6 à 7 mètres en s'écrasant, ce qui laisse supposer qu'il a heurté le sol à une vitesse comprise entre 700 et 800 km/h. L'équipe de recherche découvre rapidement une mâchoire qui est identifiée comme étant celle de Serioguine. Les recherches sont interrompues par la nuit. Lorsqu'elles reprennent le lendemain, l'équipe de sauvetage découvre d'abord la combinaison de vol de Gagarine accrochée dans un arbre à une dizaine de mètres de hauteur puis, peu après, les corps des deux pilotes. Une commission a été mise en place dès la veille au soir pour découvrir ce qui s'est passé. |
Un MiG-15 UTI, avion d'entraînement biplace.
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Personnalité et opinions Youri Gagarine était très apprécié par Korolev pour son calme, son optimisme et son sens de l'observation : « Pendant les journées de préparation pour le lancement […] lui seul semblait rester calme. Plus que cela : il était plein de bon esprit et rayonnait comme le Soleil ». Pour la BBC, « sa personnalité aimable et modeste a charmé le monde ». Après le vol, certaines sources ont déclaré que Gagarine pendant son vol spatial a fait le commentaire : « Je ne vois aucun Dieu là-haut ». Cependant aucune parole semblable n'apparaît dans les enregistrements des conversations de Gagarine avec les stations terrestres pendant le vol. Un ami proche de Gagarine, le colonel Valentin Petrov, révélera en 2006 qu'il n'avait jamais dit ces mots et que la phrase provenait d'un discours de Nikita Khrouchtchev au comité central du Parti communiste de l'Union soviétique où la propagande anti-religieuse était discutée. Dans un certain contexte, Khrouchtchev dit « Gagarine a été dans l'espace mais il n'y a vu aucun dieu ». Le colonel Petrov ajoute que Gagarine a été baptisé par l'église orthodoxe lorsqu'il était enfant. En 2011, le recteur de l'église orthodoxe de la cité des étoiles raconte que « Gagarine avait baptisé sa fille aînée Yelena peu avant son vol spatial ; sa famille fêtait Noël et Pâques et gardait des icônes dans la maison. |
10 little known facts about Gagarin's iconic space flight |
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https://www.rbth.com/history/331991-10-little-known-facts-gagarin? |
Sputnik |
1. In 1961, several weeks prior to Yuriy Gagarin’s legendary April 12 flight, a dummy in a spacesuit was sent into orbit together with Zvezdochka - a dog. The dummy was amicably named “Ivan Ivanovich”. They carried with them a cassette player, broadcasting audio recordings of things like recipes and folk Russian choral arrangements. This was done for the purpose of throwing the Americans off, and making them go through the arduous and useless work of trying to figure out what crucial information that Soviet “code” might have been hiding. | Alexander Mokletsov/Sputnik |
2. The ‘USSR’ inscription was applied to Gagarin’s space helmet a mere 20 minutes before liftoff. It was decided at the last moment that, should Gagarin land successfully, he might justifiably be taken for a foreign spy. The year before, American Francis Gary Powers’s U-2 reconnaissance plane had been shot down over the USSR. Powers had worn very similar headgear. |
Sputnik |
3. At liftoff, Gagain was obliged to utter the phrase “I’m taking off, crew!” The cosmonaut, however, decided to go against protocol, and uttered the now-famous “Poyekhali!” (“Let’s go!”) as his instructor Mark Gallay used to say while taking off. He sincerely didn’t understand why he had to address the “crew”, if this crew consisted of just one person. | Sputnik |
4. Gagarin’s ‘Vostok-1’ capsule was piloted remotely, as no one back then could have foreseen what human behavior might look like when subjected to extreme conditions. As a last resort, Gagarin was given an envelope with codes for switching to manual control. In order to access the codes, the cosmonaut would need to solve a simple arithmetic problem - something that would have been difficult for a person in a state of panic. |
Sputnik |
5. Gagarin wrote a letter to his wife Valentina in the event of his death. In a sad turn of events, the wife of the first man in space would indeed receive the letter, however seven years after the iconic space flight, when Gagarin died performing a test flight on Earth on March 27, 1968. |
Valentina Gagarin with her daughter Galina. A. Golikov/SOutnik |
6. There was no way of knowing at the time what a spacecraft might look like passing through the different layers of atmosphere. It’s no surprise that when Gagarin saw flames lick the outside of his ‘Vostok-1’ capsule on re-entry, he panicked and radioed mission control with the message: “I’m on fire, farewell, comrades!” For obvious reasons, that little episode was subsequently swept under the rug. |
Sputnik |
7. Gagarin had left Earth a Senior Lieutenant, and returned a Major. One version states that Soviet leader Nikita Khruschev personally ordered defense minister Rodion Malinovskiy to promote Gagarin, skipping the rank of Captain. |
Sputnik |
8. Gagarin was given a firearm to take aboard the Vostok. It was a Makarov pistol. In the event of the cosmonaut landing somewhere in the wilderness, he would have had to face its inhabitants. Funny that this actually ended up happening to the crew of the future ‘Voskhod-2’, which, in 1965, had had to use the gun in an attempt to scare off wolves and bears in the Southern Ural taiga. |
Sputnik |
9. Landing a capsule on Earth was technically impossible in those days, so Gagarin would have to eject out of the spacecraft and parachute down. However, his space suit’s air supply mechanism malfunctioned, so the cosmonaut spent some time gasping for air. The first man in space - having completed the most dangerous journey known to man at the time - almost died at its very conclusion | Sputnik |
10. Two days after the flight, Yuriy Gagarin was invited to the Kremlin by Nikita Khruschev. During the welcome celebrations, the Soviet leader asked the cosmonaut if he’d met God while up in space. “I did,” Gagarin replied. To which Khrushchev responded: “I’m begging you, just don’t tell anyone about it.” Some time later, the same question came from Patriarch Aleksei I, to which Gagarin responded: “No, Father, sadly, not.” The Patriarch then said: “I ask of you, Yura, please, don’t tell anyone.” |
Sputnik |
Gagarin's flight: anecdotes, superstitions and a gun | |
Everyone knows that on April 12, 1961 Yuri Gagarin, aboard the Vostok 1 spacecraft made the first manned space flight in history. But let’s remember some less known facts, but very interesting, about the trip.
Choosing the right cosmonaut: a question of heightWe are in 1959, and the Soviet Union is looking for the first cosmonaut in history. A young Lieutenant, Yuri Alexeyevich Gagarin, is one of the candidates together with 3500 other pilots. After the tests, two candidates tied with the same points: Gagarin and the person who later became the second person to go into space, Gherman Titov. Why did they choose Gagarin? The final decision was based on height: Gagarin was only 1,57 meters tall (that’s 5ft 2 inches) and was more suitable for the small Vostok capsule. Space superstitionsThe Vostok spacecraft was launched from the Baikonur Cosmodrome in Kazakhstan. What Gagarin did before the launch in Baikonur is something that today every cosmonaut repeats. In other words, some of the things Gagarin did in 1961 have become a superstition. Among other superstitions, cosmonauts must get haircuts two days before the launch and, on launch’s day, they must drink some champagne and sign the door of their hotel room. Probably the most peculiar superstition has to do with something Gagarin did just before boarding the Vostok: he asked to stop the bus that was taking him to the launchpad and urinated on one of the wheels. In 1961 Gagarin could not hold it, today all cosmonauts must do it. Launch day: Let´s go!Gagarin arrived at Baikonur Cosmodrome, together with Titov as his substitute in case of emergency. He was already wearing his spacesuit, and he was placed inside the capsule (the suit prevented him from walking). Engineers had the capsule dubbed "little ball" because of its small size of 2.4 meters in diameter. While waiting, Gagarin sang folk songs and chatted with the engineers. When the project manager gave the last signal before launch, Gagarin replied "Let's go!" (in Russian Поехали!). This phrase is part of space history and Russian popular culture. Today it is used in Russian before starting any work or project, or when toasting. Equipment for the flight: a letter, food and gunRussian engineers had decided that the flight would be fully automatic, given to the fact that they did not know if with the G forces, Gagarin would be able to pilot the Vostok. In case of emergency, Gagarin could take the control, but he would have to enter a password that was hidden somewhere inside the capsule. Gagarin did not know where the password was, and it would be communicated to him only in the event of an emergency. Also, the capsule had provisions for ten days, an envelope with a message from the Government of the USSR with a request for help in case of landing in a different country, survival tools and a gun to defend himself. But none of this was necessary. All worked out perfectly. On April 12, 1961 Gagarin made history, flying into space at a speed of 28,000 km/h, orbiting the Earth and coming back as a hero. In total, the spaceflight took 108 minutes. Don’t worry, I'm a Soviet citizenThe descent went smoothly. Gagarin landed wearing his orange spacesuit on a farm 280 km away from the planned landing site. The first people who saw him were a mother and her daughter. The frightened girl ran away in fear and Gagarin shouted: “Don’t be afraid! I’m a Soviet citizen like you. I need a telephone to call Moscow”. |
Spaceship Vostok 1
Gagarin in "little ball" with the spacesuit
https://www.redkalinka.com/Russian-Blog/66/_Gagarins-flight-anecdotes-superstitions-and-a-gun/
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Film | |||
Yuri Gagarin "First in space" | Film complet en russe avec sous-titrage (de mauvaise qualité) en anglais et français |
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Voir aussi:
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Titre | Titre | |||||
Prénom | Yuri | Юрий | Père | |||
Prénom complet | Yuri Alexeyevitch | Юрий Алексеевич | Mère | |||
Nom | Gagarin | Гагарин | Conjoint(e) | |||
Enfants | ||||||
Religion | ||||||
Parti politique |
Sites web | |||
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