En 1741, il est nommé sans affectation précise à l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg. Pour l'occuper, on lui donne à terminer un Catalogue des minéraux et des traductions d'articles allemands pour la première revue scientifique populaire russe, la Gazette d'information. En 1742, il est nommé « adjoint » dans la section de Physique19. Son salaire de 360 roubles paraît très modeste, mais lui permettrait une existence décente, s'il était régulièrement payé, ce qui n'est pas le cas. L'institution est alors en pleine décadence et voit le nombre de ses élèves chuter. Le règne désastreux d'Anna Ivanovna a en effet donné le contrôle du pouvoir au favori - et amant de l'impératrice -, Ernst Johann von Biron, et permis la montée en force d'un « parti allemand » dans tous les rouages de l'État. Lomonossov entre alors en conflit ouvert avec la direction de l'Académie, en particulier avec le conseiller Schumacher, à qui il reproche son passéisme. La réaction de Lomonossov est aussi bien « patriotique » que scientifique. Au départ, le conflit est violent - Lomonossov, fils de moujik, n'a pas de titre et s'oppose frontalement à l'incompétente coterie aristocratique qui contrôle l'Académie. Son manque de diplomatie et son tempérament violent lui valent d'ailleurs plusieurs blâmes et même quelques mois de prison (de mai 1743 à janvier 1744)
La prison et l'arrivée de son épouse à Saint-Pétersbourg semblent avoir quelque peu calmé le virulent professeur. En prison, Lomonossov a composé deux odes (Méditations du matin et du soir sur la grandeur divine), qu'il a l'habileté d'envoyer à la nouvelle impératrice Élisabeth Petrovna. Son talent poétique est salué à la cour. Sur ordre de l'impératrice Élisabeth, il est libéré alors que triomphe le « parti russe ». Ivan Chouvalov - cousin du tout-puissant Pierre Ivanovitch Chouvalov, favori de l'impératrice - prend la direction de l'Académie, mais Lomonossov doit attendre plus d'un an sa nomination comme professeur. Il écrit alors une Rhétorique, un mémoire sur l'Action des dissonants chimiques en général et des Réflexions sur la cause de la chaleur et du froid. En 1745, à bout de patience, Lomonossov écrit sa requête directement à l'impératrice, qui vient de s'installer à Saint-Pétersbourg. La chaire de chimie (jusqu'alors jumeléeavec celle de botanique) est vacante et sa demande reçoit un accueil favorable. Le 14 juin 1745, Lomonossov prononce sa leçon inaugurale à l'Académie sur l'Éclat des métaux.
En plus, Lomonossov est apprécié à la cour impériale dont il devient le poète officiel : c'est lui qui est chargé de rédiger l'ode pour célébrer le mariage de Pierre Fiodorovitch, héritier présomptif du trône, avec la princesse allemande Sophie d'Anhalt-Zerbst en août 1745.
Depuis lors, Lomonossov poursuit son activité sur deux axes principaux : son enseignement à l'Académie et un important travail de publication d'écrits scientifiques. De plus, malgré trois refus et l'opposition de son ennemi, Schumacher, il finit par obtenir la construction d'un laboratoire de chimie, un outil qui lui tient particulièrement à cœur et dont l'édification est lancée le 7 août 1748 pour s'achever au début 174923. Jusqu'en 1752, selon son Journal de laboratoire, Lomonossov y réalise plus de 4 000 expériences
En 1751, le succès de ses deux tragédies auprès de la cour lui vaut d'être nommée conseiller de sixième classe. Pourtant, malgré les pressions de ses mécènes qui le poussent à se consacrer uniquement à la littérature, il refuse d'abandonner son travail scientifique.
Le 26 juillet 1753 (6 août ), l'ami et collègue de Lomonossov, Georg Wilhelm Richmann, est accidentellement tué par la foudre lors d'un fort orage. Le 25 novembre 1753, Lomonossov prononce en public un Discours sur les phénomènes aériens provenant de la force électrique
En 1755 paraît son Traité de grammaire russe après plusieurs années de travaux. C'est la première grammaire en russe, langue que l'auteur défend avec ardeur.
Selon Lomonossov, la langue russe est autant qu'une autre apte à rendre « les intuitions et les raisonnements les plus subtils des philosophes »
En 1755 également est édité son célèbre traité Sur l'utilité des livres d’église, dans lequel il pose les premiers jalons de la future langue russe littéraire (décrite par des normes et grammaticalement correcte) :
- il déconseille l'emploi de vocables étrangers ou barbares.
- il prône un retour à la langue russe telle qu'elle a été modelée.
- il veut garder le vieux vocabulaire ecclésiastique mais éviter les mots désuets.
En 1758, il termine la première partie de l'Histoire des origines de la Russie, commencée en 1753. L'ouvrage (en russe) est publié en 1764 et largement diffusé ; il est traduit en allemand par d'Holbach en 1768, puis en français en 1769 |