Madīnat az-Zahrā

Madinat Azahra (en arabe : مدينة الزهراء Madīnat az-Zahrā, littéralement « ville brillante », en espagnol, Medinat Azahara) est le vestige d’une vaste ville palatiale créée par le calife Omeyyade Abd-ar-Rahman III al-Nasir (912-961).

Construite à partir de 936 elle est située à huit kilomètres de la périphérie ouest de Cordoue en Espagnedans la région de la Sierra Morena. La ville est alors la capitale d’al-Andalus, car le cœur de l’administration et du gouvernement est situé dans ses murs.  

La ville est construite principalement pour des raisons politico-idéologiques peu après la transformation de l'émirat de Cordoue en califat (929), transformation qui implique une rupture politique avec Bagdad. La dignité du calife exige l'établissement d'une nouvelle ville comme symbole de son pouvoir, et de légitimer le pouvoir du nouveau souverain sur l'Andalousie. À cette fin, la ville comprend d'importantes constructions, entre autres des mosquées, des salles de réception, des bureaux administratifs et gouvernementaux mais aussi des casernes, des bains et des aqueducs. Le complexe palatin inclut de nombreux réemplois de techniques, sculptures et sarcophages d'origine romaine afin de créer « une référence visuelle au savoir des anciens » et d'inscrire le pouvoir califal dans la continuité historique des pouvoirs précédents.

Medina Azahara, la fastueuse et mystérieuse ville qu’Abd-al Rahman III ordonna de construire aux pieds de la Sierra Morena, à huit kilomètres de la capitale, renferme, y compris dans son nom, des histoires légendaires. La tradition populaire affirme que, après s’être autoproclamé calife en 929 après Jésus Christ et après huit ans de règne, Abd al Rahman III décida de faire construire une ville palatine en l’honneur de sa favorite, Azahara. Cependant, de récentes études éclairent davantage la cause qui poussa le calife à fonder Medina-Azahara. Une nouvelle image du récent Califat Indépendant d’Occident, fort et puissant, un des plus grands règnes médiévaux d’Europe, semble être l’origine la plus probable de la nouvelle Médina.

La ville est située sur trois paliers entourés d’une muraille, l’Alcazar royal étant situé sur le plus haut et l’intermédiaire. La zone la plus basse était réservée aux logements et à la mosquée, construite en dehors des murs. Les sources historiques signalent la participation de dix mille personnes travaillant quotidiennement à sa construction. Abd al Rahman ne lésina pas sur les matériaux pour obtenir l’effet recherché : la marque du puissant règne qu’il gouvernait. De riches marbres violacés et rouges, de l’or et des pierres précieuses, plus le travail artisanal soigné des meilleurs tailleurs de pierre et les légendaires contributions byzantines, aidèrent à l’exaltation de l’ambitieux projet.

Une partie de l’alcazar avait un caractère public et c’était le lieu où se succédaient les visites officielles. Dans la partie la plus haute se trouve le Haut Salon, divisé en cinq nefs à arcades. Plus bas se trouve le Salon Riche. La salle se divise en trois nefs aux arcs de marbre rouge et bleu, les latérales étant fermés et la centrale ouverte. La décoration de stucs (motifs végétaux taillés) et la richesse des matériaux ont déterminé le nom de cette très élégante enceinte, complétée par des bains et ouverte sur le Haut Jardin de grande beauté. Ce jardin se divise en quatre zones dont le point d’intersection est occupé par un pavillon et quatre bassins. L’un d’eux, face au Salon Riche est passé à la légende pour avoir été rempli de mercure et avoir baigné d’éclats de mille couleurs la grandiose enceinte. Un ensemble de rues en pente raide nous conduit au grand portail oriental où arrivaient les grandes ambassades que le calife recevait. Devant celui-ci s’étendait une grande place où se concentraient les troupes et le personnel des cérémonies protocolaires. En dehors des murs de la médina se trouvait la mosquée, bâtie en un peu plus d’un mois.

Cette solennelle enceinte subit de grands dégâts au cours des guerres successives qui ravagèrent Al-Andalous au début du 11e siècle, transformant en ruines Madinat al Zahra. L’effort pour créer une ville idéale dura seulement soixante-dix ans, vie éphémère pour celle qui fut la « favorite » du premier calife.

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• Visite du Salon Riche 2024: les weekend jusqu’au 15 decembre: Cliquez ici

PROPOSITIONS DE PARCOURSDÉBUT AU MUSÉE

Le bâtiment est conçu comme le point de départ pour la visite du site, avec une présentation et une exposition muséographique sur Madinat al-Zahra. L'itinéraire de visite recommandé au musée comprend les arrêts suivants :

Auditorium. L'audiovisuel Madinat al-Zahra: la ville brillante, d'une durée d'environ 15 minutes, est projeté.

Salle d'exposition permanente. Il est divisé en 4 blocs interdépendants :

- La fondation de la ville et son contexte.
- La construction de Madinat al-Zahra.
- La ville et ses habitants.
- La destruction et la récupération de Madinat al-Zahra.

Entrepôts visibles. Entrepôt de matériaux architecturaux et entrepôt d'ataurique.

En plus de ces trois arrêts, le bâtiment dispose également des services complémentaires suivants :

Des toines adaptées.
Point d'information à la billetterie.
Café-restaurant (temporairement fermé).
Librairie.
Bibliothèque Manuel Ocaña.
Salle de classe didactique.
Salle de séminaire.

PARCOURS DANS LA ZONE ARCHÉOLOGIQUE

À l'entrée de la zone archéologique se trouve une série de panneaux explicatifs sur la configuration de la ville et son environnement territorial.

L'itinéraire de visite commence à la promenade de Ronda de la muraille Nord, où se trouve un point de vue où l'on peut contempler la ville califale et le territoire environnant. L'accès à l'Alcazar (zone palatiale) se fait par une porte en coud, la Puerta Norte (1), d'où partait l'une des routes qui reliaient Madinat al-Zahra à Cordoue.

De cette porte, on accède au secteur administratif de l'Alcazar, par une rue parallèle au mur, où l'on trouve en premier lieu le bâtiment basilique supérieur (2), qui se compose de cinq nefs parallèles et d'une transversale, très austère dans sa décoration.

Par une rue à deux tronçons en rampe (3), on accède à un grand portique (4), qui constitue l'entrée monumentale et protocolaire de l'Alcazar. Ce tir à l'arc forme une splendide scénographie architecturale, organisée comme une façade d'une immense place où, parmi de nombreux autres événements, les défilés militaires ont probablement eu lieu.

Depuis le chemin de descente vers la terrasse suivante, dans une zone non accessible au public, on peut voir la mosquée Aljama, située au niveau inférieur de la ville et correctement orientée vers le sud-est. En face d'elle, il y a plusieurs maisons qui peuvent être liées au personnel au service de la mosquée.

La visite du secteur officiel de l'Alcazar culmine à la terrasse présidée par le Salon d'Abd al-Rahman III, l'une des majestueuses salles destinées aux réceptions politiques célébrées dans la ville et actuellement fermée pour des travaux de restauration. Il constitue le noyau principal d'un ensemble composé d'un vaste jardin de haut en croix, d'un pavillon central, complètement disparu, entouré de quatre piscines, et d'une série de riches pièces ouvertes sur le quai nord du jardin qui culminent en une salle de bain (hamman).

En revenant à la place qui s'étend au pied du bâtiment Basilique supérieur, nous continuons notre parcours vers les Caballerizas (5), situées entre la zone administrative et la partie la plus privée de l'Alcazar. Précisément, nous commençons la visite du secteur résidentiel à travers la soi-disant Maison de Yafar (6), un bon exemple de résidence d'un haut fonctionnaire de l'administration califale. Séparées de cette grande maison par un couloir ou une ruelle, se trouvent les logements de service (7), où se trouvent un four pour la préparation des aliments. D'autres grandes résidences sont la Vivienda de la Alberca et le Patio de los Pilares, toutes deux actuellement en cours de consolidation et non ouvertes au public.

Au nord des logements de service se trouve le corps de garde (8), contrôlant l'accès aux grandes résidences privées califales, et communiquant avec les bâtiments supérieurs (9) par une rue en rampe qui sépare les deux bâtiments. Ces espaces organisent leurs chambres autour de grandes cours carrées.

Dans le lieu le plus élevé de l'Alcazar, en dehors de l'itinéraire de visite et actuellement inaccessible au public en raison de problèmes de conservation, il y a une autre construction d'une importance singulière : la Maison Royale (Dar al-Mulk), que nous pouvons identifier à la résidence privée du calife Abd al-Rahman III.

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