Palais national de Sintra - Palácio Nacional de Sintra

Sintra

Le Palais national de Sintra – également connu sous le nom de Palácio da Vila (Palais du Bourg) et aussi appelé Palais Royal – constitue l'un des principaux monuments de la ville de Sintra au Portugal ; ses deux cheminées coniques blanches hautes de 33 mètres lui donnent une silhouette tout à fait singulière et en font, de ce fait, le symbole de la ville.

Il est situé dans la paroisse de Sintra (Santa Maria et São Miguel, São Martinho et São Pedro de Penaferrim), dans le village de Sintra, district de Lisbonne, au Portugal.

Très probablement élevé sur les fondations de la résidence des walis musulmans, il fut le palais des rois portugais dès l'époque de la Reconquête chrétienne. C'est cependant à Don João I (1356-1433) et à Manuel Ier (1469-1521) que l'on doit les grands travaux qui ont donné au palais l'aspect général qu'il présente aujourd'hui.

Le palais a été utilisé par la famille royale portugaise pratiquement jusqu'à la fin de la monarchie, en 1910. C'est là que D. Manuel I a reçu la nouvelle du Brésil, c'est ici que D est né et est mort.

Il présente des caractéristiques d'architecture médiévale, gothique, manuéline, de la Renaissance et du romantique. Il est considéré comme un exemple d'architecture organique, d'un ensemble de corps apparemment séparés, mais qui font partie d'un tout articulé entre eux, à travers des patios, des escaliers, des couloirs et des galeries.

Ébranlé par le grand tremblement de terre de 1755, il fut aussitôt reconstruit « à l'ancienne », selon le terme de G. Baretti, un voyageur italien qui le visita cinq ans après la catastrophe.

Devenu musée en  1940, le palais a gardé une partie du mobilier du temps des derniers rois. Le reste provient d'autres palais et musées nationaux ou a été acquis en 1939-1940.

C'était l'un des palais royaux et appartient aujourd'hui à l'État portugais, qui l'utilise à des fins touristiques et culturelles. D'implantation urbaine, sa construction a commencé au XVe siècle, bien qu'une ancienne construction de l'époque musulmane ait été exploitée.

En 2008, c'était le palais le plus visité du Portugal avec 408 712 visiteurs. Actuellement, le bâtiment est géré par Parques de Sintra - Monte da Lua, ainsi que plusieurs autres espaces et monuments de la municipalité de Sintra.Afonso V, c'est là qu'il a été incarcéré D.Afonso VI, c'est là que D. Jean II a été acclamé roi.

Le palais national de Sintra est classé monument national depuis 1910.

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Santa Maria e São Miguel, São Martinho e São Pedro de Penaferrim

Sintra

Le Palais national de Sintra est situé dans le centre historique (à Largo Rainha D. Amélia). Coordonnées GPS : 38º 47' 50.50" N 9º 23' 25,87" O

Le palais de Sintra est mentionné pour la première fois par Al-Bakrî, un géographe maure du Xe siècle, en conjonction avec le château qu'il a placé dans les hauts sommets des collines environnantes, aujourd'hui intitulé le château mauresque. En 1147, après la conquête de Lisbonne par Afonso Henriques, les Almoravides de Sintra se rendirent pour mettre fin à plus de trois siècles de domination mauresque. Sur le site du palais actuel, alors nommé Chão da Oliva, il y avait probablement une fois la résidence des gouverneurs mauresques, mais avec les restes encore à découvrir.

Pratiquement tous les rois et reines du Portugal ont passé un certain temps en résidence au Palais national de Sintra pendant des durées variables, mais ont néanmoins laissé derrière eux leurs propres marques et souvenirs respectifs de leur vie. Au fil du temps, le palais a été façonné par différents styles influencés par les différentes tendances artistiques qui prévalaient à chaque période, se reflété aujourd'hui dans les différents styles architecturaux avec le gothique et le manuélin particulièrement évidents. Il y a aussi un très grand accent sur le style mudéjar - une symbiose entre l'art chrétien et l'art musulman - en particulier au point dans les finitions de carreaux hispano-morales exubérantes. La configuration actuelle du bâtiment découle largement des campagnes de construction entreprises sous les règnes des rois Dinis, João I, Manuel I et João III.

Le premier document témoignant de l'existence d'un palais à Chão da Oliva date de 1281. Cela découle d'un contrat conclu entre le roi Dinis (règne en 1279-1325) et les Maures libres de Colares. Dinis a réduit son fardeau fiscal en échange de ses efforts pour conserver le palais. À cette époque, le palais royal ne s'étendait qu'à la partie supérieure du palais actuel et à une chapelle dédiée au Saint-Esprit Divin, dont le culte a été introduit à Sintra par la sainte reine Elizabeth, épouse de Dinis.

Le palais et la ville de Sintra et les terres environnantes ont été conférés à la sainte reine Elizabeth en 1287 par le roi Dinis. Alors que le bien est resté entre les mains de la couronne, la reine est devenue le bénéficiaire en prenant tous les revenus et revenus fiscaux. Un siècle plus tard, le don de Sintra aux reines était devenu une pratique constante. En recevant la ville et ses palais, les reines du Portugal sont devenues les maîtres d'une vaste zone avec les revenus garantissant qu'elles pouvaient maintenir une maison, c'est-à-dire le grand nombre de personnes qui dépendaient directement d'elle. La Maison des Reines était donc l'ensemble des palais, des propriétés, des loyers et des personnes en charge de sa sauvegarde : allant des nobles dames et officiers aux serviteurs et aux esclaves.

Sous le règne du roi João Ier (1356-1433), le palais a fait l'objet d'interventions assez importantes. Ce qui était le palais de la reine Philippa de Lancaster devenait également un favori du roi qui ici voulait, à travers l'opulence affichée dans les nouvelles salles, affirmer son statut de fondateur de la nouvelle dynastie des Avis, comme c'est le cas avec la salle des cygnes. Le nouveau palais était structuré autour du patio central et équipé d'une cuisine avec deux énormes cheminées coniques.

C'est au palais de Sintra en 1413 que le roi João Ier a reçu les espions envoyés à la cour de Sicile dans le cadre d'une supposée mission diplomatique, mais avec le véritable objectif de recueillir des informations stratégiques sur le port de Ceuta. De telles informations étaient essentielles à l'attaque lancée par le roi portugais contre cette ville, sa conquête marquant symboliquement le début de la période portugaise d'expansion en Afrique du Nord.

Au cours du XVe siècle, la présence du roi dans le palais est devenue plus fréquente. La chasse était l'une des principales attractions qui a amené la cour à Sintra car la région réunissait des conditions parfaites pour la chasse aux animaux plus grands (séros, cerf) et plus petits (chèche, perdrix). Une autre raison était l'émergence progressive de Lisbonne en tant que centre bureaucratique de la gouvernance du royaume et a donc conduit la cour à circonscrire ses voyages à un rayon de plus en plus étroit autour de la principale ville portugaise. Tout au long de cette période, la ville de Sintra a maintenu la maison des Reines, même si le palais est également devenu une maison pour les rois du Portugal.

Sous Manuel Ier (1469-1521), le Palais a reçu les éléments décoratifs qui composent encore aujourd'hui ses caractéristiques distinctives, en particulier les finitions de carreaux hispano-morales. Il ajouta l'imposante salle des armoiries, avec sa coupole affichant de manière ostentatoire les armoiries de Manuel, de ses enfants et des soixante-douze ménages les plus nobles du royaume. L'aile Est remonte également à cette période. À la fin de son règne, le palais de Sintra était l'un des plus grandioses de tous au Portugal, avec ses chambres décorées de l'or ramené des terres entre-temps colonisées par les Portugais.

Sous le règne du roi João III (1502-1557), un nouveau palais a été construit en interconnectant les principales chambres au sud avec l'aile nord-est du palais qui abritait la salle des armoiries et les chambres de la reine Catherine d'Autriche (1507-1578). Le palais a été fréquemment habité tout au long du XVIe siècle et était l'un des endroits préférés du roi Sebastião (1554-1578).

Au XVIIe siècle, il y a eu des temps plus sombres pour cette résidence royale. Après six ans d'exil sur Angra do Heroísmo, où il avait été envoyé par son frère qui le jugeait incapable de régner, Afonso VI arriva au palais de Sintra. Là, il a été incarcéré dans la pièce qui porte encore aujourd'hui son nom de 1674 au moment de sa mort qui a eu lieu neuf longues et fatigables années plus tard.

À la suite du grand tremblement de terre de 1755, qui a gravement touché ce complexe, le palais de Sintra a fait l'objet d'une reconstruction tout en conservant la silhouette qu'il avait déjà affichée depuis le milieu du XVIe siècle et qui est toujours présent aujourd'hui.

Avec la fin de l'Ancien Régime et la fondation d'une monarchie constitutionnelle en 1822, le palais de Sintra a été adapté pour une famille royale qui n'était plus le centre de la prise de décision politique. L'utilisation est devenue plus orientée vers le pays et plus proche des modèles contemporains.

La révolution de 1910 a brusquement mis fin à l'époque du palais de Sintra en tant que résidence royale avec la reine Maria Pia, veuve du roi Luís, le dernier monarque à vivre dans le palais et d'où elle est partie en exil. La même année, le palais national de Sintra a été déclaré monument national.

Cependant, il faudrait jusqu'à la fin des années 1930 pour que le Palais ouvre ses portes au public sur une base régulière et semblable à celle d'un musée. Tout au long de cette décennie, un travail profond a été entrepris afin de dépeindre une image du passé grandiose du Portugal. Déjà sous le régime dictatorial de l'Estado Novo (1933-1975), cela a mis en évidence le rôle positif du Portugal dans le processus de mondialisation, tout en négligeant l'ampleur réelle de ses impacts.

Ces dernières années, le palais de Sintra est réapparu comme l'un des pôles culturels les plus importants au cœur de Sintra. Cela fait partie intégrante du paysage culturel de Sintra, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO le 6 décembre 1995. Depuis septembre 2012, le monument est sous la gestion des Parques de Sintra et a été accepté comme membre du Réseau européen des résidences royales en 2013.

Dans ce palais, les Parques de Sintra ont mené une série d'initiatives de conservation différentes, la plus récente intégrant la restauration complète du jardin Preta, qui peut être visité gratuitement. La société a également investi dans l'enrichissement des collections du monument et, en 2019, l'intégration dans le circuit d'exposition d'un rare lit d'État du XVIIe siècle, une pièce unique dans le contexte portugais. En termes muséaux, il y a eu la récente restauration et l'ouverture au public des Chambres de Maria Pia de Savoie. Ce nouveau projet d'exposition et de musée a intégré dans la route des visiteurs un total de huit nouvelles zones et environ 100 nouvelles pièces et œuvres, allant du mobilier aux peintures et aux arts décoratifs qui étaient jusqu'à présent inaccessibles à la visualisation par les visiteurs.

Aux xixe et au xxe siècles il fut l'objet de remaniements, en particulier la démolition des bâtiments qui fermaient la place Rainha D. Amélia, côté sud et côté ouest. Très utilisé au Moyen Âge comme résidence royale de chasse dans la Serra de Sintraou comme refuge aux époques de peste, le palais fut toujours fréquenté par les monarques au long de l'Histoire du Portugal, à l'exception de D. João V (1689-1750) qui le considérait comme « ce beau palais des rois d'autrefois ».

D. João I, dans le premier quart du xve siècle, sans doute après son retour de la conquête de Ceuta au Maroc, reconstruisit le palais. La configuration qu'il lui donna fut modifiée un siècle plus tard par l'adjonction de l'importante aile manuéline. C'est aussi à Manuel D. que l'on doit le caractère mudéjar qui ajoute beaucoup de magnificence au palais.

D. João III (1502-1557) lui ajouta encore quelques éléments Renaissance, qui en firent, de plus en plus, une construction composite. Soulignons les divers plafonds symboliques, les azulejos du xvie siècle qui constituent la plus grande collection d'Europe et une multitudes d'éléments mudéjars comme portes et fenêtres géminées à encadrements mauresques, arcs outrepassés à intrados polylobés ou zizagués, merlons dentés…

Il remonte à un palais primitif qui aura été donné par le roi Jean Ier de Portugal au comte de Seia, en 1383, revenant en possession royale peu de temps après.

Le palais a été réédifié au XVe siècle, à partir de 1489, lorsqu'une campagne de travaux visant à alléger la masse de la construction et à enrichir la décoration intérieure en lui appliquant des carreaux andalous.

Entre 1505 et 1520, l'aile dite manuéline a été érigée et, en 1508, la construction de la Sala dos Brasões a commencé. Certains compartiments de l'aile dite manuéline arborent des ajustements de travées et des cheminées en calcaire, caractérisés par une décoration en relief.

Sous le règne de D. João III a construit l'espace entre les ailes joanina et manuelina. Au XVIIe siècle, sous la direction du comte de Soure, des travaux de modification et d'agrandissement ont eu lieu et, entre 1683 et 1706, sous le règne de D. Pierre II, les peintures sur les plafonds de certains compartiments ont été rénovées.

En 1755, d'importants travaux de restauration ont été effectués, à la suite des dommages causés par le sisme de Lisbonne, et l'aile qui va de Jardim da Preta au Pátio dos Tanquinhos a été construite.

Une nouvelle campagne de décoration a été menée en 1863

Dans les dernières années du régime monarchique, c'était la résidence d'été de la reine mère D. Maria Pia, la dernière habitante royale du Paço da Vila de Sintra. Plusieurs réceptions ont eu lieu ici offertes par la reine mère aux hommes d'État qui rendaient visite à son fils, comme l'empereur Guillaume II d'Allemagne ou le président de France, Émile Loubet, entre autres.

Entre 1904 et 1958, il a été desservi par l'Electrique Sintra, qui avait son terminal à l'arrêt sur la place frontalière de l'entrée principale.

Arcades

Le Palais national de Sintra s'étend sur un millier d'années d'histoire qui génèrent un regard passionnant sur le temps.

Dans la pratique, le palais actuel a émergé de nombreux palais royaux et même la date de la fondation du tout premier bâtiment reste inconnue.

L'itinéraire commence dans les arcades, une zone constituant l'un des symboles les plus importants de la puissance noble. Selon une tradition méditerranéenne, de tels espaces ouverts à l'extérieur servaient à l'accord de contrats, à la rédaction de volontés et à la résolution de conflits. Ces activités ont été validées par des notaires, des bureaucrates et des juges qui étaient au service de la Reine, qui détenait le pouvoir sur les terres de Sintra.

Salle de garde du palais

Le palais de Sintra est, avant tout, le résultat de développements architecturaux couvrant de nombreuses époques différentes. Le site est également une caractéristique de la disposition territoriale et jusqu'au XVIIIe siècle, il a été le centre de la gestion économique et judiciaire de la région environnante. Le Palais est, en outre, un environnement social.

C'est là que la monarchie rencontrait la noblesse et les ambassadeurs étrangers, les autorités locales, leur personnel de serviteurs, les pauvres et les esclaves, ainsi que les bureaucrates et un éventail de visiteurs différents.

Pour accéder au palais, il était nécessaire de passer par la salle de garde du palais, où les gardes cérémoniels se tenaient en tenant des hallebardes - un type d'arme qui était devenu un symbole de distinction.

Avant le XVIe siècle, cette zone était une véranda couverte qui précéde la grande salle du palais.

Gallerie

Construite sur les ordres du roi João III (1502-1557), cette pièce, qui était peut-être une galerie, reliait ses chambres à l'aile nord-ouest du palais. Il est possible que son petit-fils, le roi Sebastião, soit venu ici pour faire une sieste et converser avec ses maîtres.

Le plafond, qui représente les galères portugaises, impériales ottomanes et néerlandaises, date du XVIIe siècle et a peut-être été destiné à se souvenir d'un événement important. Cependant, sa signification n'est plus connue.

Salle des Cygnes

La salle des cygnes correspond à la grande salle du palais de l'époque du roi João Ier et de Philippe de Lancastre.

Jusqu'au XIXe siècle, c'était la salle qui réunissait la cour et le lieu pour les banquets, les concerts musicaux, les réceptions publiques, les cérémonies religieuses et même funéraires.

Son nom dérive de la décoration sur les panneaux de plafond dont la date d'exécution est inconnue, mais on pense qu'elle remonte au XIVe siècle lorsque Sintra, en tant que partie des terres des reines, était sous l'administration directe de Philippa de Lancaster. Le cygne avec une couronne était un emblème déployé par Henri IV d'Angleterre, son frère.

Salle des Pies

Ceci est suivi par la Magpie Room, qui était la salle la plus couramment choisie pour le public royal.

Le seul mobilier existant serait celui nécessaire pour démontrer la majesté du monarque respectif : un édère ou un tapis, une chaise et une verrière. Au XIXe siècle, le public royal a perdu de son importance et cette salle a commencé à être utilisée pour les banquets.

Son nom fait allusion à la peinture au plafond, considérée comme la plus ancienne du palais. La signification exacte des 136 pies est inconnue. La rose qu'ils portent dans leurs griffes fait potentiellement référence à la maison anglaise de Lancaster à laquelle la reine appartenait. « Pour de bon » était le slogan de son mari, João I.

Chambre d'Or

La Chambre d'Or est la troisième salle du palais de João I et Philippa de Lancaster. Ici, le monarque recevrait des personnes du statut social le plus élevé comme c'était le cas avec la reine Catherine d'Autriche. Ils pourraient aussi dormir sur le lit ici, entourés de leurs serviteurs ou d'un membre de la famille plus proche, qui dormirait par terre. C'était l'utilisation donnée par le roi Sebastião à cette chambre. Aux XVe et XVIe siècles, la pièce était finie en or, mais cette décoration a été perdue au temps. Au XIXe siècle, c'est devenu la salle à manger.

Garde-robe

La quatrième chambre du palais du roi João Ier et de la reine Philippa de Lancaster était également appelée la chambre des sirènes en raison de la décoration au plafond.

C'est là que les biens importants du roi et de la reine étaient conservés : vêtements, bijoux, argent et autres objets de cérémonie. Normalement, ces objets étaient stockés dans des coffres.

Camarim

Au XVe siècle, cette pièce était divisée en trois petits compartiments plus privés qui pouvaient être utilisés comme annexe à l'armoire. On pense que les cloisons ont été démolies au XVIIIe siècle lorsque son nom a été changé en Camarim.

Le Camarim, comme la garde-robe, était utilisé pour ranger des objets d'une grande splendeur.

Chambre du roi Joao III

Ces petites chambres ont été construites au XVIe siècle pour le roi João III, mais leur but est inconnu.

Les objets exposés ici ont servi à assurer la préservation de la mémoire des maisons nobles.

Couloir des Armoiries

Ce couloir relie les bâtiments construits à différentes époques : les palais du roi João Ier et de Philippa de Lancaster (XVe siècle) et du roi João III (XVIe siècle), la salle des armoiries (XVIe siècle) et l'entrée de l'ancien palais du roi Dinis et d'Isabelle d'Aragon (XVIe siècle),

Les objets exposés dans cette salle témoignent de la nature durable des armoiries de la maison royale portugaise depuis plus de 700 ans et de sa continuité dans la République : bordure rouge, châteaux en or et boucliers bleus avec des bezants en argent.

Salle des armoiries

La salle des armoiries représente l'expression de pointe de l'idéal de la monarchie sous le roi Manuel Ier. En plaçant ses armoiries au centre de la coupole de cette pièce, Manuel s'est projeté comme le centre et le sommet d'une société hautement hiérarchique mais interdépendante. Son pouvoir dépendait du soutien de la noblesse et ils obtenaient du roi la distinction sociale dont ils avaient besoin pour leurs positions.

La noblesse est représentée ici par les armoiries des 72 principaux ménages. Les armoiries véhiculent l'identité des individus associés et fournissent une forme claire de distinction sociale.

L'inscription qui circule dans la pièce rappelle les souvenirs des services fournis par leurs ancêtres - « les services loyaux » - définissant l'identité et la position sociale de chaque famille. En ce qui concerne le roi, il émerge en tant que juge suprême et responsable de la garantie de cet ordre.

Les murs de cette pièce étaient finis par des carreaux représentant des scènes de bravoure au XVIIIe siècle.

Chambre d'Afonso VI

C'est la section la plus ancienne du palais, une structure fortifiée construite pour défendre les terres environnantes. Rénové à l'époque du roi Dinis et d'Isabelle d'Aragon (XIIIe siècle), ce palais était une démonstration de noble autorité devant le peuple. Cette autorité appartenait à la reine à qui le roi avait accordé les terres (et la ville) de Sintra. En tant que plus haute autorité, les reines maintenaient leurs chambres dans cette zone du palais, qui était la plus inaccessible de toutes.

Au XVIIe siècle, la région a été utilisée différemment. C'est devenu la prison du roi Afonso VI, qui a été déposé par son frère. Le roi a vécu ici en isolement et a été gardé par 300 soldats pendant neuf ans. Le palais, symbole d'autorité dans le passé mais maintenant obsolète, était maintenant l'espace de prison pour un roi qui avait été dépouillé de son autorité royale. Dans la chambre d'Afonso VI, on peut trouver certains des plus anciens sols en céramique du palais (c. 1430-1440).

Chapelle

Jusqu'à la fin de la monarchie en 1910, la religion était présente dans tous les aspects de la société portugaise. La Couronne et l'Église ont bénéficié mutuellement l'une de l'autre, la royauté adoptant souvent des pratiques religieuses pour justifier leurs actions.

Dans le palais de la chapelle Sintra, des services religieux ont été organisés qui rendaient simultanément hommage à Dieu et au roi. Pendant la messe, le roi se cachait derrière un rideau le long de la chapelle principale (l'espace le plus important). Cela a donné une aura sacrée au roi, le plaçant clairement à un niveau supérieur à tous les autres présents.

La chapelle est une construction originale du règne du roi Dinis et d'Isabelle d'Aragon (XIIIe siècle), mais a été modifiée et prolongée sous le règne d'Alphonse V. Le plafond Mudéjar est l'un des mieux conservés du Portugal. La décoration murale a été restaurée au XXe siècle sur la base de fragments survivants qui avaient été trouvés.

Chambre du lit à baldaquin

Au début du XXe siècle, la salle actuelle du lit à baldaquin était utilisée comme salle à manger pour le personnel au service de la reine Maria Pia. Aujourd'hui, le lit à baldaquin du XVIIe siècle qui appartenait autrefois aux ducs de Cadaval est exposé ici. Le XVIIe siècle a longtemps été considéré comme une période d'obscurité et de difficultés financières pour le Portugal.

En 2016, la reconstruction de ce lit du XVIIe siècle bordé d'argent, qui avait jusqu'à présent été brisé et en mauvais état de réparation, a révélé un côté plus somptueux pour la noblesse portugaise, remettant en question le récit défendu jusqu'à présent.

Antichambre de la salle du Conseil / Salle arabe

Cette salle est connue sous le nom de chambre arabe. Il s'agit d'une salle d'attente à l'extérieur de la salle de réunion des juges ou des conseillers.

Les carreaux et la fontaine datent du règne du roi Manuel Ier (1495-1521), mais au XIXe siècle, on croyait qu'ils datent de la période musulmane.

Salle du conseil

Salle utilisée pour les réunions des juges de la Chambre de Supplication et, plus tard, des conseillers du roi.

Son architecture simple mais monumentale aurait été recouverte de tissus luxueux lors des réunions, pour créer une ambiance somptueuse et solennelle.

La disposition actuelle de la salle est une interprétation contemporaine et sensorielle qui comprend les éléments qui auraient sans aucun doute été présents : les textiles, une table, différentes chaises en fonction du statut social, du matériel d'écriture et une cloche pour convoquer le portier.

Cuisine

Jusqu'au XVe siècle, partager des repas avec leurs sujets était l'une des fonctions fondamentales du roi, en plus d'exercer la justice et de fournir une protection. C'était l'un des principaux actes d'union, et donc le rôle des banquets, bien qu'ils ne soient qu'occasionnels, se classant parmi les plus importants des événements judiciaires.

Le palais monumental de Sintra Kitchen a été construit par le roi João Ier pour servir l'ensemble du palais. Sa dimension est expliquée par les différentes centaines de personnes qui auraient composé le tribunal à ce moment-là. Avec Sintra une terre pour la chasse royale, c'est là que les animaux chassés étaient préparés pour les banquets. L'échelle et la forme emblématiques des deux cheminées de 33 mètres sont devenues un point de repère de Sintra.

Salle manuéline

Bien qu'il soit le centre du pouvoir, le palais a toujours été dépendant des régimes politiques en vigueur. La section contenant cette salle et les chambres de la reine Maria Pia représentent trois réalités politiques distinctes.

Tout d'abord, le palais de Manuel Ier, construit au XVIe siècle et avec une organisation qui reflète le régime noble médiéval.

Avec la mise en œuvre d'une monarchie constitutionnelle en 1822, ces chambres ont été adaptées pour une famille royale qui n'était plus le centre de la prise de décision politique. L'utilisation est devenue plus domestique et plus proche des modèles actuels.

Le régime dictatorial de l'Estado Novo (1933-1975) a effacé une partie de cette mémoire du XIXe siècle et a établi un environnement qui servait son propre programme idéologique.

La salle manuéline servait de grande salle à l'époque de Manuel Ier. L'espace a ensuite été divisé par des cloisons et a accueilli les chambres du roi Luís Ier. Dans les années 1930, la zone d'origine de la salle a été restaurée par des experts du patrimoine au service de la dictature. Il y avait même des plans pour finir le plafond avec des peintures qui faisaient allusion aux navigateurs et aux explorateurs portugais des XVe et XVIe siècles.

Chambre de la reine Maria Pia

Les huit chambres qui composent les anciennes chambres de la reine Maria Pia de Savoie, la dernière reine du Portugal à vivre dans le palais, sont situées à l'étage supérieur de l'aile est du palais du roi Manuel Ier, dans la section qui comprend également la salle manuéline.

La galerie de couleurs, la chambre à coucher, la salle des toilettes et le salon des chambres de la reine correspondent au balcon et aux trois chambres à côté de la grande salle du palais manuélin.

Patio central et grotte de l'eau

Le patio central assure la circulation autour des différentes sections du palais du roi João Ier et de la reine Philippa sans avoir à utiliser de passage intérieur. L'étage supérieur du palais, avec son extérieur présentant une peinture murale du XVIe siècle, est accessible directement par l'escalier en colimaçon. Au centre, il y a un bec d'eau en forme de colonne torsadée (XVIe siècle).

Le point culminant de cette zone extérieure est la grotte d'eau, un coin à l'arrière du soleil qui permet de profiter du calme du patio. Les becs d'eau qui émergent des minuscules trous dans le mur lui confèrent une dimension récréative. Construite à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, la grotte a été redécorée au XVIIIe siècle. Les plâtres de plafond sont attribués à l'atelier de Giovanni Grossi et présentent la Création du Monde (composition centrale), les Quatre Saisons (coins) et les thèmes mythologiques.

Jardins

Les jardins du palais national de Sintra s'étendent sur des terrasses à l'ouest du palais.

Au premier niveau se trouve le jardin Preta, qui constitue un point de vue naturel sur les collines de Sintra et le centre historique. Récemment restauré, son nom provient de la composition peinte d'une femme de lessive noire accompagnée d'une figure masculine dans une livrée rouge. Au centre de ce jardin se trouve une colonne torsadée manuéline à grande échelle qui, jusqu'au début du XXe siècle, se trouvait sur la place devant l'entrée de la cour du palais, puis un espace fermé.

Le jardin Araucaria, le jardin potager, le patio Tanquinhos et le jardin des princes sont les zones restantes qui font partie de ces jardins et qui sont toujours encadrées par des vues magnifiques.

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