Mafra - Tourisme

Mafra est réputée pour l'immense Palais national de Mafra, couvent franciscain d'architecture baroque et néo-classique italianisant, dont on dit qu'il devait rivaliser par ses dimensions avec le palais de l'Escurial en Espagne, mais constituait aussi un défi à la puissance de Rome en imitant la résidence du Pape. Il fut édifié par le roi Jean V de Portugal, à la suite d'un vœu fait en 1711 pour que la reine Marie-Anne d'Autriche lui donne une descendance. La naissance de la princesse Barbara de Braganza donna le signal de la construction.

Le palais de Mafra a inspiré en 1987 l'écrivain portugais José Saramago, prix Nobel, pour son roman Le Dieu manchot (titre original Memorial do Convento, titre anglais Baltasar and Blimunda) dont l'action se déroule en grande partie lors de la construction du palais.

La ville médiévale de Mafra, connue localement sous le nom de vieille ville, par opposition à la nouvelle ville qui s'est développée à l'ombre du bâtiment royal de Mafra, a reçu sa charte en 1198, par Dom Nicolau, évêque de Silves, qui avait reçu la ville du roi D. Sancho I. La ville, qui était à l'origine entourée de murs, a été construite selon un plan linéaire régulier avec une rue principale, connue à l'époque sous le nom de rue Droite (aujourd'hui Rua Papa Pedro Julião), qui reliait les extrémités est et ouest de la ville. À l'époque médiévale, l'église Saint-André y a été construite, ainsi que la maison des frères laïcs de Mafra, qui, plus tard, a été le site du palais des marquis de Ponte de Lima. En 1513, le roi D. Manuel Ier accorda à Mafra une nouvelle charte visant à réorganiser la vie sociale, économique et administrative de la région.
Au XVIe siècle, comme dans d'autres villes, l'ermitage et l'hôtellerie Espírito Santo ont été fondés sur les principales voies d'accès à la ville, à l'est, où la Quinta da Raposa a été construite par la suite. Puis, à la fin du XVIe siècle, une nouvelle structure administrative et judiciaire a été construite, l'hôtel de ville, à l'endroit où se trouve aujourd'hui la place du Pilori. La ville s'est alors étendue vers l'est et le nord-est. C'est ainsi qu'est né un nouveau quartier nommé Bairro da Boavista dans les registres paroissiaux de 1758.

Cette nouvelle zone urbaine accueillit l'hôtel de ville, la prison, la place du Pilori et les abattoirs. Lorsque le roi Jean V a ordonné la construction du bâtiment royal de Mafra, cela signifiait que la ville de Mafra allait s'agrandir considérablement à partir du XVIIIe siècle. La vieille ville de Mafra était reliée au site du Bâtiment royal par une grande artère, aujourd'hui appelée Rua Serpa Pinto, mais connue à l'origine sous le nom de rue du Bâtiment royal.
La présence de nombreux artistes étrangers à Mafra permet à Jean V de Portugal d'y fonder une école de sculpture ; son premier directeur est l'italien Alexandre Giusti. Parmi les professeurs se trouvent José Almeida, Jean Antoine de Padoue, qui sculpta les principales statues de la cathédrale d'Évora, et surtout Joaquim Machado de Castro (1731-1822), qui œuvra à Lisbonne.

Par ailleurs, la construction d'une véritable "ville éphémère" à quelques centaines de mètres de la façade du palais, pour loger les dizaines de milliers de personnes impliquées dans l'entreprise royale, est devenue la genèse du nouveau développement urbain qui a eu lieu au cours des 18e et 19e siècles, et qui a plus tard réuni les différentes parties de Mafra en un seul ensemble.